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8 février 2014 6 08 /02 /février /2014 00:20

Observations diverses

DE 2004 à 2016

Observations sur le comportement d'abeilles en hiver, de novembre à mars.
Mise en place d'une soucoupe de ravitaillement
dans laquelle il y a soit du sirop, soit du miel.

abeille-sur-jonquille

******* Hiver 2004 *******

09.11.2004 : les abeilles sortent de leur nid quand l'isotherme est de 10° par temps calme.

17.11.2004 (T. 2° à 5 h, 10/12° au zénith).
Deux ou trois abeilles viennent à la soucoupe. Ce qui me conforte dans l'idée qu'il s'agit d'une petite colonie sauvage étant donné le peu de fréquentation de mon buffet.
Je ne sais pas d'ailleurs si ce n'est l'abondance de ma soucoupe garnie de sucre qui les incite, malgré elles, à sortir pour se ravitailler... fausse situation, me direz-vous, mais elles savent que la nourriture est là "direction sud-est" 200m (admettons).

01.12.2004 : Il n'y a plus rien à butiner dans le secteur.
Mes abeilles viennent donc à la soucoupe de miel malgré un temps peu propice (5°/13°, soleil avant vent puis pluie).
Trois ont fait un mauvais "amielissage" et se retrouvent au sol en mauvaise posture, imprégnées de miel.
Je les ai prises une par une sur la main au soleil. Toilette de 10 bonnes minutes. Décollages réussis.
Il y a aussi un bourdon des jardins qui se balade dans le coin mais lui porte une "canadienne" ! 

05.12.2004 : mes abeilles viennent toujours au ravitaillement même avec du vent et ciel nuageux. Températures moyennes comprises entre 5 et 15 degrés, relevées à 5 h et au zénith. 

10.12.2004 : après trois jours de mauvais temps (pluie) et températures comprises entre 7° (mini) et 10° (maxi) mes abeilles sont revenues sur la mangeoire car il fait soleil, temps calme, températures 7/11°.
Ce qui veut dire qu'après trois jours, elles ont le souvenir de l'endroit où se trouve du miel, de l'excellente nourriture.
Il fait 29° au soleil. Nous allons les suivre tout l'hiver pour voir leur comportement, en écosystème artificiel, naturellement, puisqu'il y a de la nourriture à une époque où il ne devrait pas y en avoir.
En effet, il est important que je fasse remarquer que cette observation, pour ne pas dire cette expérience, est tout à fait artificielle car en plein mois de décembre les abeilles ne sortent plus et sont au repos.
Toutefois, mes abeilles sachant qu'il existe près de chez eux une source de nourriture importante et riche, se risquent à des sorties.
Il n' y a plus de fleurs à butiner. Ce sont des abeilles âgées car elles ont le corps luisant et peu velu, parfois les ailes abîmées. 

16.12.2004 : mes abeilles viennent tous les jours.
Ce matin la première est arrivée à 9h avec 9°. Températures 8°/12°, soleil voilé.
Leurs visites se situent entre 9h et 15h30.
Des bourdons terrestres butinent sur mon arbousier mais aucun d'eux n'a trouvé la soucoupe de miel au hasard de ses recherches.
Les abeilles, elles, ne se compliquent pas la vie : direction la soucoupe !
Toutefois, une recherchait du miellat sur un laurier-tin... 

23.12.2004 (0°/10°) une abeille, c'est un comble, a fait une culbute dans le miel !
Je l'ai repêchée et posée au soleil sur une branche.
Elle s'est débarbouillée pendant plus d'un quart d'heure. Avec ses pattes postérieures, elle a surtout méticuleusement brossé ses ailes ; mais aussi son abdomen, ses antennes, sa tête et son duvet. 

31.12.2004 : Il y a 7 jours successifs que mes abeilles ne viennent plus à la mangeoire. C'est-à-dire que les températures sont beaucoup plus froides (- 4 ° ce jour à 7 h).

Elles sont venues 13 jours sur 31 dans le mois.
Il sera intéressant de voir si au bout d'un long laps de temps elles se souviennent du lieu de la soucoupe garnie...

SURPRISE : ce même jour vers 14 heures, température à l'abri + 9° (rappel : - 4° à 7 h) mes abeilles sont de retour !
Il y a toutefois un beau soleil sans vent. 
J'avais recouvert la soucoupe de miel avec une feuille d'aluminium ménager pour éviter les impuretés.
De loin, je les ai vues tourner autour et elles ont trouvé un passage dessous, entre la soucoupe et la feuille !
Elles sont une dizaine à tour de rôle.
Au bout de 7 JOURS sans sortir, elles se sont donc souvenues de l'endroit où se trouve la nourriture.... fantastique !
Vers 15 h 30, les rayons du soleil ont quitté la mangeoire ; les abeilles ne sont plus revenues pour la journée.

******* Hiver 2005 *******


03.01.2005. 7°/9°. Une seule abeille est venue à la soucoupe vers 14 h en un seul voyage.
Cette individualité montre que les abeilles ne reçoivent pas un ordre de sortie mais qu'elles jugent (difficile de ne pas employer des expressions anthropomorphiques !) individuellement de la possibilité de quitter le nid.
Une courageuse est sortie ; les autres sont restées au chaud ! (Soleil et vent violent).

06.01.2005 : les abeilles sont présentes tous les jours, surtout entre 14h et 15h30. J'en ai marqué quelques-unes : elles mettent entre 7 et 10 minutes pour quitter la soucoupe et y revenir.
Compte-tenu du temps qu'elles mettent pour se nettoyer, aller au nid, se décharger et revenir, elles n'habitent pas loin de mon jardin.
Elles sont accompagnées maintenant d'un petit "bourdon terrestre" (5 mm) qui passait là par hasard pour butiner des pensées.
Il revient à la soucoupe de miel toute la journée jusqu'à tard le soir.
Lui non plus ne doit pas avoir son nid bien loin car il lui faut 8 minutes pour aller et revenir.
Dans la journée, est venu aussi un gros bourdon terrestre femelle (plus de 20 mm) qui s'est gavé pendant 20 minutes mais qui n'est pas revenu.

21.01.2005 : temps vraiment printanier avec un petit vent.
Les abeilles et les bourdons (ces derniers au nombre de quatre maintenant) viennent régulièrement à la mangeoire.
Ce qui est amusant c'est que lorsque un bourdon arrive il se pose sur les abeilles, joue du coude, et butine.
Les abeilles en font autant. On dirait des fans de Michael Jakson dans un stade !
Les abeilles et les bourdons se côtoient sans problème. 

31.01.2005 : FROIDURE : moins 7 degrés à 6 heures à plus 6° à 13 heures, avec petit vent froid de NO (Mistral) et soleil.
Après 7 jours d'absence les abeilles sont revenues aux provisions.
Les bourdons aussi.
Ce qui est étonnant c'est la présence des abeilles avec ces températures.
Et au bout de 7 jours, comme la fois précédente, elles ont la mémoire du lieu. 

12.02.2005 : les abeilles de la colonie ont bien un rôle qui leur est assigné suivant leur place dans leur société.
Alors que j'observe des abeilles butiner tranquillement le miel que je leur ai offert ; je vois à deux ou trois mètres de là des abeilles qui butinent sur trois ou quatre jacinthes en fleurs (en février !) et je constate qu' elles ont des pelotes de pollen aux pattes, dédaignant le source abondante proposée.
Les bourdons, quant à eux, ont complétement délaissé les maigres fleurs et se rassemblent sur le miel.
Ils butinent entre - 4 et + 4 tout temps.

22.02.2005 : de - 4° à + 6°. Il neige sur la Côte-d' Aur ! Soleil et temps calme après 10 jours de vent et de froid.
Malgré la froideur, des abeilles sont venues au ravitaillement.
Après 10 jours d'absence, elles ont toujours la mémoire du lieu et y viennent directement en compagnie des bourdons. Quelle mémoire ont ces hyménoptères !

SAUVETAGE : ce jour, vers 15 heures, il fait froid (+ 6°).
Le soleil déclinant, je vais à la mangeoire jeter un coup d'oeil.
Cette fois-ci la mangeoire est garnie avec de l'eau sucrée.
Une abeille a culbuté dedans depuis un bon moment car elle est toute engluée et inerte.
Je la prends et la rentre dans la maison, la nettoie et la dépose sur le chauffage central dans un boîte perforée qui me tient lieu de cage pour le transport de petits animaux blessés ou à déplacer.
Je reviens au bout d' une bonne heure... j' entends "bzzzz" dans la boîte.
Je retourne vers la mangeoire pour ne pas la désorienter et j'ouvre le couvercle... l'abeille sort, fait deux ou trois tours au-dessus de ma tête et prend la direction de son nid. Sauvée ! 

24.02.2005 : Les températures fraîchissent vraiment malgré la présence du soleil : - 7° à + 5 ° au zénith.
Pour ne pas tromper mes abeilles et les bourdons qui risquent de se faire surprendre dans l'après-midi par la chute brusque des degrés, j'arrête de déposer de la nourriture... leur courage peut s'avérer un piège.
Voir «sauvetage» ci-dessus.

28.02.2005 : Il neige sur Marignane, c'est pas courant !
Naturellement, aucun hyménoptère en vue !

12.03.2005 : Les abeilles (et les bourdons) viennent régulièrement au ravitaillement quand le temps le permet. Le printemps arrive !

FIN DES OBSERVATIONS HIVERNALES


À bientôt...

À l'automne 2005 et l'hiver 2006, lorsque la température était clémente, assez souvent, les abeilles butinaient sur mon arbousier et mes lauriers-tin, sur les violettes et les jacinthes. J'ai placé une soucoupe de bon miel sur le passage des hyménoptères. Aucune abeille n'a trouvé ce buffet garni ! Ni aucun autre hyménoptère d'ailleurs.

Par contre, à l'automne 2005, je n'ai vu aucune abeille dans mon jardin. Sans doute une conséquence de la sécheresse ?

Pour que les abeilles trouvent la soucoupe il eut fallu que j'en pose une sur la nourriture, elle serait alors revenue avec d'autres abeilles de la colonie. Je n'en déduis rien ! "J'ai soupçonné que, au dessous de 57 ° F (13° 8 C), tous les insectes deviennent progressivement incapables de faire usage de leurs muscles, ce qui se termine par l'hibernation. Les abeilles peuvent marcher à des températures qui sont trop basses pour permettre le vol. Cette réaction à un degré spécifique de température peut être appelée "sens absolu de la température" mais de savoir si cela est dû à la fonction d'organes sensibles à la température, organes jusqu'à présent inconnus, ou simplement à la condition physiologique des muscles, cela reste à être établi."
(Dr E.F.PHILIPS, 1934. in HOWARD, voir biblio)
  NDLR : Ce qui semble faux, du moins en ce qui concerne les abeilles. 

 
 ******* Hiver 2006 *******


J'ai placé deux mangeoires : une contre une haie, l'autre sur le rebord de la fenêtre de mon bureau.
La première est de couleur marron, la seconde rouge vif et de même grosseur.
Cette dernière est beaucoup plus visitée que la marron, mes abeilles ne sont pas en colère mais elles y voient rouge !
(on sait que les abeilles ne voient pas le rouge... mais les ultraviolets...)

Les mangeoires sont à environ 1,50 mètre du sol, la marron au soleil seulement deux heures par jour, la deuxième tout l'après-midi. Exposition ouest.

Température prise le matin à 7 heures.

Nourriture : un volume de sucre en poudre pour trois volumes d'eau , mélangés à quelques cuillers de miel d'arbousier de Corse AOC !
Consommation : environ un quart de litre par jour.

22.01.2006 : avec une température de 0° le matin à 10° dans la journée, j'ai observé des abeilles butinant sur mon laurier-tin. Cet arbuste a la particularité de fleurir en hiver, en Provence.
Quand il y a du soleil, même si la température est fraîche, les abeilles sortent butiner le laurier-tin.


09.10.2006 : mise en place des deux soucoupes depuis quelques jours sans les amorcer en y guidant une abeille. Dans la journée, une baladeuse vient de repérer la soucoupe marron. Elles y viennent ensuite à deux ou trois. Puis sur la rouge. L'alerte a été donnée.

10.10.2006 : T 12° - environ 14 abeilles.
Elles partent en montant à hauteur du toit puis vers l'est.
Normalement, elles visitaient ma haie d'éléagnus en fleurs... où d'ailleurs une belle épeire diadème a construit sa toile ! 3 abeilles ont été capturées mais pas de celles que je nourris car elles décollent à l'opposé de la toile.
Il va falloir que je calcule la distance à laquelle se trouve leur colonie.

11.10.2006 : T 13°. Beau - première abeille à 8 h 30, puis une trentaine, la dernière visite à 19 h 24 pratiquement à la nuit.

12.10.2006 : T 16° - pluie, puis nuageux. Une abeille à 8 heures.
C'est la soucoupe rouge la plus visitée à égale quantité de nourriture.
Entre les deux soucoupes, il y a bien une centaine d'abeilles et quand je leur porte du sirop le bourdonnement est impressionnant.
Aucune ne me pique, naturellement et elles viennent même à moi quand j'approche avec le sirop.
Et, comme à ma précédente observation en 2004, elles se posent sur mes mains et ma tête.
Je ferme les volets à la nuit, et quand je sors de chez moi je les tire en laissant un espace que mes mouches à miel ont tout de suite enregistré.
Quand les volets sont tirés, l'endroit fait caisse de résonnance et j'entends le bourdonnement de l'intérieur de la maison !

14.10.2006 : Il y a plusieurs centaines d'abeilles autour des soucoupes ; elles ne sont pas toutes de la même colonie car certaines se crêpent les antennes, sans mal !
Il faut que je me mette en colère et que j'en repousse d'un léger revers de main car elles viennent dans le flacon dans lequel j'apporte la nourriture et tombent entièrement dans le sirop !
Les premières abeilles sont arrivées le matin à 7 heures 45, température 12°. Beau.
Je ne pense pas que la (ou les) colonie soit prospère avec la sécheresse qui a sévi.
Je leur fais donc un service le matin au lever du jour et un en soirée en prévision de réserves pour les jours d'hiver.
Elles consomment environ un quart de litre de sirop dans la journée.
Pour le moment, il fait 24 ° dans la journée.

16.10.2006 : T 12°. Beau.
Ne perdons pas le nord. J'ai marqué deux abeilles : elles sont à 7 minutes aller-retour de la mangeoire rouge-vif au nid.
La colonie ne doit pas être bien loin !
Rappelons que l'abeille vole à 30 kms à l'heure, soit 500 mètres à la minute, et qu' il faut aussi tenir compte du temps qu'elles prennent pour décharger leur butin.
Sur la mangeoire marron, chronométré une mouche à miel à 17 minutes aller-retour...
Soucoupe rouge : deux abeilles à 12 minutes aller-retour.

21.10.2006 : il y a eu des orages nocturnes, un ciel très chargé et du vent de sud-est.
Dès 7 heures 45 des abeilles courageuses viennent aux nourrisseurs.
Compagnie d'un bourdon des jardins et d'une guêpe poliste.
J'ai été obligé de rabattre sérieusement ma haie d'éléagnus qui ne faisait que du bois ; j'ai déplacé l'épeire diadème dans une autre haie...
Les abeilles n'ont pas été importunées outre mesure par mes gesticulations à côté de la soucoupe marron.

27.10.2006 : T 18°. Beau.
Mon observation insolite de 2004 est confirmée : quand je suis hors du champ visuel à partir des soucoupes de nourriture, en train de travailler à quelques occupations au jardin, une ou deux abeilles viennent me trouver en éclaireuses en vrombissant autour de ma tête.
Alors j'ai compris : les nourrisseurs sont vides ! Et, en effet, ils le sont.
Deux abeilles sont même entrées dans ma maison en me suivant, je n'ai jamais vu d'abeille dans mon intérieur en temps normal.
Il y a maintenant 18 jours que je les côtoie régulièrement et elles commencent donc à me reconnaître.
Mais, sur la multitude qui butine aux soucoupes, seulement une, deux ou trois, jamais plus, tournent autour de moi en étant loin des mangeoires vides.
Je n'ai pas encore vu de bourdon terrestre cette année...

Abeilles domestiques/chrono104_1

La soucoupe rouge est la plus visitée !

03.11.2006 - T + 5°, soleil dans la journée-
Les températures fraîchissent. Les abeilles sont moins nombreuses à venir se ravitailler mais il en vient encore quelques dizaines.

Ce jour, première abeille active à 9h30 avec 10°. Temps ensoleillé mais frais.
J'ai sauvé une abeille surprise par la fraîcheur, en soirée, sur la soucoupe marron le premier novembre par fort vent (Mistral). Je l'ai amenée à l'intérieur, donné une rasade de miel et rechauffée.
Comme il faisait tout de même 15° et soleil déclinant, je l'ai relâchée et elle a pris illico le chemin de sa colonie avec le vent dans le dard !
 

11.11.2006 : T 10° :
Avec une température diurne auxilliant autour de 10/15°, les abeilles viennent au ravitaillement mais en effectif réduit, tout au plus une vingtaine en même temps.
À l'isotherme 10° quelques-unes arrivent le matin vers 7 heures 45 comme ce jour !
 

14.11.2006 :  T 12°, nuageux : une guêpe poliste s'est invitée et revient plusieurs fois dans la journée, tous les jours.
Entente (presque) cordiale avec les abeilles, quelques mouvements d'intimidation seulement.
Les températures de saison sont élevées, je ne donne plus qu'un petit peu de sirop le matin, et rien certains jours. En plus, de nombreuses plantes refleurissent.
 

19.11.2006 : avec une petite pluie fine, quelques abeilles viennent au ravitaillement.
Comme j'ai tiré les volets, elles entrent et sortent par les claires-voies !
La guêpe vient tous les jours, accompagnée d'un syrphe (Syrphus ribesii) et d'une deuxième guêpe .
 

07.11.2006 : + 8° : le premier décembre, quelques abeilles étaient actives à 9° avec soleil. Quand il fait frais, les effectifs sont réduits et augmentent avec des journées douces, ce qui veut dire que les abeilles détachent des contingents limités à la recherche de la nourriture en fonction de la température.
Le 27 novembre, par exemple, elles étaient une bonne centaine sur les soucoupes, et seulement une dizaine le 20 novembre (9°).
La guêpe est toujours présente au milieu des abeilles.

14.12.2006 : Effectif réduit entre 10 h et 15 h - T 0°/13°.
La guêpe est toujours présente, plus tôt et plus tard que les abeilles.
Comme les colonies de guêpes meurent à l'hiver, je pense que celle-ci doit être une femelle qui fondera une nouvelle colonie au printemps ; elle doit avoir une cachette dans le coin et se rappelle où se trouve de la bonne nourriture.
 

22.12.2006 : la guêpe est moins frileuse que les abeilles. Moins 2° à plus 8° , quelques abeilles entre 11 h et 15 h.

30.12.2006 : deux guêpes sont toujours présentes et quelques abeilles au plus chaud de la journée, entre 10 et 15 heures.
 

Un record : le 29.12.2006  il a fait - 4° et plus 5 ° dans la journée, temps ensoleillé toutefois. Guêpes et quelques abeilles présentes à 11 heures.
Elles viennent normalement à plus 8°.
Je rappelle que les températures sont enregistrées le matin à 7h et, éventuellement, dans la journée à midi. À deux mètres du sol et à l'abri. Par contre elles ne sortent pas si le temps est couvert avec des températures aux alentours de 8°...
Les deux guêpes semblent venir d'assez loin car quand elles décollent elles passent au-dessus d'une haie de cyprès voisine.

******* Hiver 2007 *******

Depuis le 2 janvier 2007, les guêpes ont disparu ; les abeilles viennent régulièrement à effectif réduit.
 

18.01.2007 :
Les jours se suivent et se ressemblent : les températures sont douces ou fraîches (avec soleil) et mes abeilles viennent tous les jours. Je leur donne juste un peu de sirop vers la mi-journée pour "les amuser" car il y a des plantes en fleurs aux alentours (laurier-tin, véronique, soucis…)

Mais avant d'arrêter la retranscription de mes observations pour vous (je signalerais uniquement quelque chose qui serait spécial d'ici le printemps) je vais vous décrire un comportement de mes abeilles, et on qualifiera mes remarques d' anthropomorphiques... et pourtant !
L'homme raisonne mais l'homme n'est pas le centre de l'Univers.
S'il raisonne, je pense que les animaux, et donc les abeilles en ce qui nous concerne, raisonnent un tant soit peu.

Explication : toutes les fenêtres de ma maison se ressemblent. Un rectangle vitré avec de chaque côté des volets rectangulaires verts.
La fenêtre qui possède la coupe de nourriture est donc analogue aux autres.
C'est pour cela que je vois des abeilles voler devant toutes les fenêtres, cherchant quelque chose... en l'occurrence la coupelle vide.
Elles cherchent aux fenêtres et insistent dans le même angle qui correspond à la position de la nourriture sur la fenêtre alimentée (celle de mon bureau).
Elles font donc preuve d'un raisonnement en fonction de la géométrie et de la couleur de leurs repères.
Mais ce n'est pas tout : lorsque je suis assis dans mon jardin (ce jour il fait beau !) avec ma petite fille, cette dernière me dit "papy, les bébeilles...", c'est que les abeilles m'ont repéré.
Elles viennent se poser sur mes bras, trois ou quatre, et tournent autour de nous !
La coupelle est donc vide ! (voir "le seigneur des abeilles", même rubrique). Je vais remplir la coupelle et nous n'en voyons plus...
Si, lorsque vous êtes dans votre jardin, des abeilles viennent vous taquiner et se poser sur vous, dîtes-le moi. Mon observation sera obsolète...

"Notre observation concorde avec celle de J.GOULD et suggère que les abeilles disposent d'une carte géographique cognitive. Pourquoi ne seraient-elles pas capables, dans certaines limites, de penser ? (Giorgio CELLI , voir biblio 2)
 

27.01.2007 : -4°/+ 7°, soleil. Quatre abeilles sont venues au ravitaillement !
 

Identité olfactive ?
J'ai raconté comment, étant dehors et accompagné, quelques abeilles se posaient sur moi et non pas sur les autres personnes.
Voici une raison possible si l'on prend en compte le sens olfactif très développé des abeilles :
"Dustin PENN, de l'institut d'éthologie KONRAD Lorentz de Vienne a montré, avec ses collègues anglais et américains, que l'on peut identifier les êtres humains par leur senteur corporelle.
Ils ont remarqué que l'on pouvait ainsi différencier un homme d'une femme, et que près de 400 composés restent caractéristiques d'une même personne au fil du temps"  (source : "science et vie" , nr.1073, février 2007)

30.01.2007 : une abeille à 11 h 30 avec -4/+ 5° et soleil , et quelques autres après, avec un bourdon terrestre.

Températures contrôlées : 
28.02.2007 : des abeilles viennent à la soucoupe de sirop. J'ai vérifié les valeurs des températures avec une batterie de trois thermomètres.
Il faisait ce jour : - 4° le matin à 7 heures et + 7° au zénith du soleil, et 21° au soleil.

14.02.2007 : je plantais des lavandes quand deux abeilles sont venues tournoyer autour de moi : remplie le matin, la soucoupe était vide ... T 9/17°.
Je n'ai plus revu les guêpes, donc depuis le 2 janvier.
 

16.02.2007 : les températures, depuis hier, montent sérieusement (beau temps, 30°au soleil !). j'ai arrêté de leur donner un casse-croûte le matin.
J'ai observé une abeille très vivace qui, pendant un long moment, a marché dans l'herbe rase humide du jardin et une autre sur le ciment de ma terrasse ; je ne sais ce qu'elles cherchaient...
 

15.03.2007 :  Très beau temps. Soleil et chaleur ; il n'y a plus que quelques abeilles qui viennent le gros de la troupe est sans doute sur les fleurs.

25.03.2007 : il n'y a plus d'abeille à la mangeoire mais il y en a sur les fleurs.
Si la colonie n'a pas eu d'ennui, je pense donc que les dernières vieilles abeilles qui ont hiverné n'ont pas communiqué aux jeunes l'emplacement de la nourriture...

Arrêt des observations 2007

La mémoire des abeilles :

"On avait posé en automne, du miel sur une fenêtre, les abeilles y vinrent en foule : on enleva le miel, et le contrevent fut fermé tout l'hiver ; au printemps suivant, lorsqu'on le rouvrit, les abeilles y revinrent, quoiqu'il n'y eût point alors de miel sur la fenêtre... un intervalle de plusieurs mois n'avait point effacé l'impression reçue" (François HUBER, in " nouvelles observations sur les abeilles " 1814)

Sauvetage nocturne en 2008 !

J'ai installé une soucoupe pourvue de sirop près d'un arbuste et j'ai fait voir aux abeilles où elle se trouvait. Je l'alimente modérément, la valeur d'une tasse à café par jour, et lorsqu'il fait beau uniquement.
01.12.2008 vers 17 heures, je suis allé à la mangeoire pour la rentrer. C'est alors que j'ai aperçu une abeille au sol, inerte, toute recroquevillée, paralysée par le froid (8 degrés), le soleil ayant quitté l'endroit, car même avec une température fraîche mais avec du soleil les abeilles sortent. (autour de 10 degrés et même moins).
Je l'ai donc ramassée, posée dans le creux de ma main et j'ai soufflé mon haleine chaude dessus... au bout d'un instant, j'ai vu ses antennes remuer un peu ainsi que la tête légèrement.
Je l'ai donc rentrée à la maison et je l'ai placée sur un radiateur dans une boîte perforée. Je l'ai laissée là toute la nuit au chaud.
Le lendemain donc, vers 9 heures, je prends la boîte et la porte à mon oreille : j'entends un bzzz caractéristique.
Dehors il ne fait pas chaud, 5 degrés à l'ombre et 15 degrés au soleil.
J'attends et, à 10 h 15, je sors au soleil (18°) et j'ouvre la boîte... l'abeille vient sur le rebord, hésite puis s'envole.
Elle fait un tour de repérage au-dessus de ma tête, file tout droit et disparaît !
Elle est restée environ 18 heures hors de sa colonie.

Je pose dorénavant la nourriture à 10 h 30 et je l'enlève vers 14 heures.
Les abeilles sont environ une trentaine en même temps et je pense qu'il s'agit d'une colonie sauvage étant donné leur nombre restreint.
Parfois, elles sont accompagnées de deux guêpes sylvatiques susceptibles, on se crêpe les antennes !

******* Hiver 2009 *******

20.02.2009 à 13 h 30, observé une abeille butinant sur des violettes odorantes - T - 2°/ + 10°.

******* EN 2013 *******

12.04.2013 à 13 heures, je suis en train de faire une petite sieste contre ma haie de lauriers-tin lorsque je suis réveillé par un fort vrombissement : un bel essaim d'abeilles vient de se poser à l'intérieur de la haie ! 

J'ai appelé un copain apiculteur mais à 13h 45 l'essaim s'est à nouveau envolé, entre-temps les éclaireuses ayant sans doute trouvé un coin pour fonder la colonie...

Températures 10° le matin et 20° dans la journée.

essaim d-abeilles-au-jardin-dans-haie-12.04.2013

05.03.2014 j'ai observé des abeilles buvant dans la soucoupe d'un pot de fleurs (sans pot) qui retenait de l'eau de pluie  -  température 15 degrés avec soleil.


Ci-dessous la buvette !  
C'est la sortie de printemps de toilettage  

abeille-s-abreuvant-09.03---2.jpg

 

abeille-s-abreuvant-09.03---3.JPG

20.09.2015 - 8 h 30 - T 12° à 5 h

20.09.2015 - 8 h 30 - T 12° à 5 h - Avec une longue sécheresse les abeilles ont besoin d'un coup de main.
Avec une longue sécheresse les abeilles ont besoin d'un coup de main.

23.10.2016 :

J'alimente toujours "mes" abeilles avec une coupelle de sirop placée sur le rebord de ma fenêtre. Une fois par jour seulement entre 8 h et 12 h pour ne pas les habituer à la facilité.
J'ai d'abord était étonné de les voir arriver de bonne heure, lorsque le jour pointe à peine par temps clément ; il y en a même qui arrivent lorsqu'il ne pleut pas trop et je suis obligé dans ce cas de rentrer le matériel pour éviter qu'elles ne soient surprises par une forte averse . 
Mais le plus étonnant c'est qu'elles me reconnaissent dés qu'elles me voient dans le jardin et quelques unes viennent me tourner autour pour m'avertir que la coupelle est vide ou pas encore en place !  
Hier je suis monté sur le toit de la maison à une vingtaine de mètres de la coupelle pour arranger des tuiles et deux sont venues me tourner autour et se poser sur moi ! Bzzzzz....
Je suis descendu et constater que la coupelle de sirop était vide 
Lorsque je fais couler le sirop doucement pour éviter d'en engluer une, elles sont une trentaine à me tourner autour du visage et se poser sur moi.
J'ai demandé à ma femme au cours de la journée de passer devant la coupelle vide et d'y stationner un moment pour voir leur réaction : aucune ne s'est dérangée et l'ont ignorée ! 
Je suis arrivé : Bzzzz, les éclaireuses m'ont entouré.
Parfois elles me suivent dans la maison et je dois chasser doucement ces intrépides pour ne pas qu'elles se fassent enfermer pour la nuit.

 Ceci dit, il est indéniable que les abeilles me reconnaissent peut-être un peu à mon allure quoique je change souvent d'habit, mais surtout par mon odeur, des phéromones qui se dégagent de mon corps, je ne vois pas d'autre explication. 
Dommage que je ne sais pas où elles habitent (elles mettent 10 minutes aller-retour coupelle-colonie, colonie-coupelle - abeille marquée -)***  je serais allé me présenter pour voir leur réaction .  
*** 10 minutes à 50 km/h cela donne une distance totale de 8 km (arrondi) sans compter le temps de pose pour se décharger du butin, soit 8 divisé par 2 aller-retour = 4 km (arrondi) à l'ouest, grosso-modo, la position de la colonie.
Mais finalement en comptant le temps "X" nécessaire au déchargement du butin cela peut diminuer beaucoup la distance...

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8 février 2014 6 08 /02 /février /2014 00:18

"L'Europe a seulement deux tiers des colonies d'abeilles dont elle a besoin", c'est ce qu'indiquent les auteurs britanniques d'une étude publiée le 8 janvier 2014 dans la revue Plos One.
Ils soulignent que les besoins de pollinisation ont augmenté cinq fois plus vite que le nombre d'abeilles entre 2005 et 2010.
Les chercheurs de l'Université de Reading mettent en cause le développement des cultures oléagineuses, notamment utilisées dans les agrocarburants.
Parmi les pays ayant un nombre insuffisant d'abeilles pour polliniser leurs cultures, on compte la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni et l'Italie. (Noë-conservation - actualité février 2014)

Mes abeilles ont découvert l'Eldorado !  

Lorsqu'il faisait beau et qu'elles venaient nombreuses à ma soucoupe de ravitaillement, il fallait environ deux ou trois heures pour la vider des deux ou trois cuillères à café de miel que j'y déposais.
Alors, quand on sait qu'une ouvrière doit visiter 1000 à 1500 fleurs de trèfle pour remplir son estomac une seule fois, quelle somme de travail représente une cuillère à café de miel que je déguste !

abeille sur jonquille

Abeille butinant sur une jonquille,
une des premières fleurs écloses au printemps
avec les lamiers et les pissenlits.

REPRODUCTION DES ABEILLES

* 200 millions environ, c'est le nombre de spermatozoïdes contenu dans la spermathèque de la reine fécondée (MATHIS)    

La reine abeille, sur une moyenne de 102 millions de spermatozoïdes (6 millions issus de quelque 17 partenaires), n'en conserve qu'environ 5,3 millions pour féconder ses oeufs. (Olivia JUDSON, voir bibliographie)    

* La fécondité de la reine, c'est-à-dire le nombre d'oeuf qu'elle peut pondre, est très variable. Réaumur l'estime à 200 oeufs par jour, au cours des mois d'avril et de mai ; François Huber à plusieurs centaines sans préciser ; en utilisant la photographie hebdomadaire, Watson trouve 1200 oeufs et Nolan 1380, comme moyenne quotidienne en bonne saison ; Ch. Dadant porte cette moyenne à 2800 et Doolittle à 5000.
Une fois nous avons observé une reine qui avait pondu 20.000 oeufs en trois jours, soit une moyenne de 7000 oeufs par jour" (M. Mathis)
    

* La reine de la ruche pond environ 1500 oeufs par jour en pleine saison et 800.000 oeufs au cours de sa vie, chiffre considérable.    

* Un oeuf de la reine : longueur 1,5 mm , largeur 0,5 mm (partie centrale)  

* Chaque larve recevrait plus de 10.000 visites de sa naissance à sa transformation en nymphe (Linkburg).   

* Au sixième jour, la larve pèsera 5000 fois plus que le jour de sa naissance (Strauss).

* 21 jours de l'oeuf à l'abeille ouvrière nouvelle, 24 jours pour le faux-bourdon et 16 jours pour la reine    

* Il faut 35 jours à partir de l'oeuf jusqu'à l'ouvrière au travail.      

* Une ouvrière à jeun pèse 105-106 milligrammes.    

* Chez les abeilles, la substance royale phéromone émise par la reine inhibe le développement ovarien des ouvrières. Elle n'est pas uniquement ingérée par ces dernières mais agit aussi en stimulant les organes sensoriels portés par leurs antennes. On parle d'effet psychosomatique. (Pierre JAISSON, voir biblio)

* En saison, 1000 abeilles naissent chaque jour et presque autant meurent de manière naturelle ou par les prédateurs.

Organisation :
La vitellogènine, protéine principale des réserves énergétiques de l'embryon qui se retrouve chez les abeilles ouvrières stériles, est la clé de l'organisation sociale des abeilles. (Sources : revue «Science et vie», nr.1076 de mai 2007, «frelon tueur» de Marie LESCROART)

* La technique d'insémination artificielle qui consiste à injecter la semence dans la poche copulatrice de la femelle a été mise au point pour l'abeille domestique par WATSON et NOLAN (biologie des abeilles, PUF 1942)

* Les noces de l'abeille se déroulent dans les airs, à grande altitude, où personne n'a pu les suivre. Jusqu'ici l'on avait pensé que la Reine - ainsi que l'a conté Maeterlinck - n'acceptait qu'un seul époux au cours du vol nuptial ; mais nous croyons savoir aujourd'hui que plusieurs mâles concourent à lui fournir l'ample provision de semence dont elle aura besoin pour assurer le peuplement de la ruche (Jean ROSTAND.1958.voir bibliographie)

LA RUCHE

* Les abeilles maintiennent la ruche à la température interne constante de 35° valeur proche de la température optimale de l'activité enzymatique, celle du corps humain 37°
Les abeilles sont capables, par accélération des processus vitaux à l'intérieur de leur corps, d'élever passagèrement leur température de plus de 10° au-dessus de la température ambiante (Von Frich).
    

* L'hiver, la température constante de la ruche est de 18°, même s'il fait très froid dehors. La température critique de la grappe des abeilles en hiver est de 8 degrés.

* Les premières sorties des abeilles sont réservées à l'approvisionnement en eau.

* Une colonie d'abeilles domestiques compte entre 40.000 et 70.000 individus.    

* Il y a entre 2000 et 4000 mâles (faux-bourdons) dans une ruche ; la reine a le choix !  

* En période normale de repos une grappe dans la ruche consomme de 750 gr à 1 kilo de miel par mois.    

* Une colonie bien peuplée consomme un demi-litre d'eau par jour.    

* On a compté à plusieurs reprises jusqu'à 100, 200 et même une fois 250 cellules royales dans une seule colonie (Maurice Mathis).   

* Avec 1 kilo de cire l'abeille peut construire 80.000 alvéoles.

* L'épaisseur d'une cellule est de 0,073 mm -  0,094 mm pour le mâle. (Karl VON FRICH) 

* Les abeilles mesurent l'épaisseur de leurs alvéoles au millième de millimètre près. Les écarts ne dépassent pas deux millièmes de millimètre !   

* Les alvéoles des abeilles sont aussi d'une grande perfection et constituent le chef d'oeuvre de l'industrie des insectes.
Leur axe étant oblique par rapport à la cloison verticale, leur ouverture est plus élevée que le fond ; de la sorte, le miel encore liquide ne peut s'écouler en dehors.
    

* Les abeilles construisent leurs alvéoles en fonction du nord magnétique, elles se comportent comme des boussoles vivantes.

Autres calculs : Alvéole de l'abeille : 70° pour les deux angles aigus et par conséquent 110° pour les deux angles obtus (Giacomo F.Maraldi en 1712)    

109° et 26 minutes angle obtus du losange et l'angle aigu de 70° 34 minutes (Samuel Koening - 1740)

* 1400 abeilles à une température de 25 à 30 degrés ont sécrété 1500 cellules de petite taille pesant 15 gr. Par contre, 1700 abeilles à une température de 20 degrés n'en ont pas sécrété un gramme. (M.Mathis)  

On ne trouve que 200 milligrammes de gelée royale dans une cellule. «C'est un cocktail de vitamines naturelles» (A.Caillas).    

* La danse en rond est pratiquée pour une source de nourriture située à 100 mètres environ. Si la source est plus éloignée, jusqu'à 3 kilomètres et plus, l'abeille pratique la danse de l'abdomen ou frémissement, la "danse du ventre" quoi !   

* "Un rayon de miel de dimension 37 x 22,5 cm peut contenir plus de 2 kilos de miel. Il faut noter que pour fabriquer un seul rayon, les abeilles n'ont besoin que d'environ 40 grammes de cire" - "La distance entre deux cloisons de cellules d'ouvrière est de 6,2 millimètres pour les cellules du mâle. L'épaisseur de la cloison cellulaire est d'une précision étonnante : elle est de 73 millièmes de millimètre, l'écart vis à vis de cette norme n'étant jamais supérieur à deux millièmes de millimètre" (KARL VON FRISCH)    

* 500.000 abeilles , c'est la population d'une colonie forte mais peu courante, 1000 à 2000 abeilles le minimum mais peu viable.    

* Toutes les abeilles ont disparu des vergers du Schuan en Chine ; le nombre des ruches a diminué de 60% en Europe depuis 1960 ! (science et vie)      

* D'après ce que nous avons vu dans la colonie du vivarium du Musée d'Histoire Naturelle de Paris (MHNP), il semble qu'une colonie puisse atteindre une population de 500.000 abeilles. Il n'est pas déraisonnable de penser que l'on puisse atteindre des chiffres encore plus élevés et constituer des colonies géantes d'un à deux millions d'abeilles (Dr Maurice Mathis)    

POLLINISATION

* En une saison les abeilles d'un rucher visitent 250 millions de fleurs et parcourent ainsi plusieurs fois la distance de la terre au soleil (KHALIFMAN)

"Supposons que 12.000 insectes sortent  4 fois seulement chaque jour de beau temps pour aller à la cueillette du pollen et du nectar.
Au bout de 100 jours de beau temps, elles seront sorties 48.000.000 fois.
Si, à chaque sortie, une abeille s'arrête sur 100 fleurs seulement, les butineuses de cette ruche auront visité dans le cours d'une année 480.000.000 de fleurs" (P.GALLET, in journal "la prospérité à la campagne" .nr.16 - 1932)
    

* Une étude a révélé que plus des deux tiers du pollen prélevé dans les champs et ramené à la ruche par les abeilles ouvrières ont été contaminés. Dix-sept produits chimiques toxiques différents ont été enregistrés et un total de 53 substances chimiques ont été détectées au cours de cette étude. (greenpeace - newletter avril 2014)    

* Record : une seule inflorescence de petite oseille (Rumex acetosa) produit plus de 400 millions de grains de pollen !     

* Une abeille peut porter jusqu'à 500.000 grains de pollen.    

* L'abeille pétrit le pollen entre ses pattes, elle le "musse" comme le dit un vieux mot.

* Dans un champ de trèfles, les abeilles produisent de 100 à 150 kilos de miel à l'hectare. Une abeille spécialisée dans le trèfle doit visiter 1000 à 1500 fleurs successives.     

* Une fleur de sedum acre, de lavande ou de thym peut donner 1 mg de nectar par jour, le maximum vers 5 heures (Bonnier - 1878)

* On peut compter 75.000 grains de pollen sur le corps d'une abeille en été.  

* Un gramme de pollen compte 7 milliards de fois 1 million de molécules (Droschen)
    

* 8 pelotes de pollen pèsent 1 grain, soit 6 mg 62 par pelote et 13 mg environ par charge d'abeille. (Réaumur)    

* Les abeilles apportent 35% de la production mondiale de fruits et légumes.    

* Sans l'aumône des abeilles, plus de cent mille espèces de fleurs disparaîtraient. (2) (STUART)  

* On compte entre 150.000 et 200.000 abeilles sur un champ de tournesols de un hectare. 

* Une fleur peut donner un milligramme de nectar par jour : sédum acre, thym, lavande. (KLEBER, 1935)    

*  L'absence de pluie et de rosée retarde la sécrétion du nectar des fleurs.

* Les abeilles domestiques de la zone atelier (ECOBEE - INRA) ont visité 240 espèces végétales différentes au cours de cinq années.    

*"Un seul plein de nectar oblige une abeille à exploiter près de deux cents fleurs. L'abeille vole à la vitesse phénoménale, pour sa taille, de trois mètres à la seconde, même quand elle rentre chargée et fatiguée, après une dure journée de travail pendant laquelle elle a visité des centaines de fleurs" (Jean-Marie PELT)

* On admet en général que le pourcentage de visites des insectes aux fleurs de différentes plantes se répartit de la manière suivante sur 100 visites : abeilles domestiques 76,6 ; bourdons 7,6 ; mouches 3,9 ; fourmis 3,7 ; coléoptères 3,4 ; abeilles sauvages 2,6 ; guêpes 0,5 ; autres insectes 1,7.    

Aux Etats-Unis, plus de la moitié des colonies d’abeilles d‘élevage sont mobilisées pour polliniser les amandiers de Californie, soit environ 2 millions de colonies. (cf: Le silence des Abeilles, Vincent Tardieu - 2009)

* Après de nombreuses expériences, j'ai reconnu que le bourdon est presque indispensable à la fécondation de la pensée (Viola tricolor).
J'ai reconnu également que les visites des abeilles sont nécessaires pour la fécondation de quelques espèces de trèfles : 20 pieds de trèfles de Hollande (Trifolium repens) ont produit 2299 graines, alors que 20 autres pieds, dont les abeilles ne pouvaient approcher, n'en avaient pas produit une seule (C.DARWIN).
Le trèfle végète fort bien dans la nature en Australie mais ne produit pas de graines.

* Les ailes des abeilles battent à 190/200 coups à la seconde.    
Voici à titre de comparaison les diverses vitesses des battements d'ailes des principaux insectes aériens :    
papillon du jour : 8 à 12 battements seconde, grande libellule : 20 à 30 battements seconde, papillons sphingides (colibris) : 50 à 70 battements en vol stationnaire, 190 à 200 battements seconde pour notre abeille et 1000 par seconde pour certains petits moucherons (Chironomides).  ​​​​

Abeille sur sédum spectabile
Abeille sur sédum spectabile

9000 tonnes : C'est la récolte de miel français en 2016.
Jamais elle n'avait été aussi faible.
C'est une baisse de 60 à 80% par rapport à l'an dernier.
La faute, surtout, aux événements climatiques extrêmes (Unaf).

29.09.2016... et aux pesticides !

 Les ruches bientôt cotées en bourse !    

Si la technique des ruches itinérantes est très ancienne, elle se pratique désormais à l'échelle industrielle et son but n'est plus tant la fabrication du miel que la pollinisation des cultures.
C'est ainsi le cas en Californie, depuis les années 1960. Chaque année, près de 1,6 millions de ruches sont acheminées en camions pour y féconder les amandiers : chaque ruche est louée 150 dollars (environ 110 euros).
L'enjeu financier est devenu tel, qu'une sorte de marché boursier dédié à cette transhumance s'est même organisé.
En France aussi les apiculteurs s'organisent. Ils sont de plus en plus nombreux à déplacer leurs ruches pour aider à la pollinisation (pour un prix moyen de 30 à 50 euros par ruche).
  (In revue "science et vie" - juin 2014)    

 2014 : La France manque de miel et en importe 22.000 tonnes par an !
Vous cherchez à vous installer à votre propre compte ? L'occasion.
    

* Un gramme de miel fournit 3,264 calories.
Il est composé de dextrine, glucose, fructose, saccharose, sels minéraux, traces de résines, pollen, fer, calcium, potassium, phosphore, albumine.
Il ne possède pas toujours la même couleur.
Son poids spécifique est de 1,44 (inférieur suivant le miel).

* Pour fabriquer un kilo de miel les abeilles doivent accomplir 50.000 vols et visiter des millions de fleurs.

* Suivant Alphandéry, pour produire 1 kilo de miel, les abeilles doivent visiter 125.000 fleurs de pissenlits ! Mais comme cette plante fleurit très tôt à la sortie de l'hiver, les apiculteurs laissent le miel produit aux abeilles.
C'est pour cette juste raison que vous ne trouverez jamais du miel de pissenlit.
    

* Pour produire une livre de miel, les abeilles doivent faire une sortie générale de 80.000 kms, soit deux fois le tour de la terre (1)    

* L'abeille en consomme 3 milligrammes par jour (valeur unitaire sur l'année).     

* Il faut 7000 heures de travail aux abeilles pour produire 500 grammes de miel.    

* Les besoins couverts par les abeilles en France : 25-50 %    

* Une colonie normale d'abeilles consomme 36 kilos à 38 kilos de pollen et 6 kilos de nectar par an. (" l'élevage moderne des abeilles" Biri - 1974)    

* Une ruche produit en moyenne 30 kilos de miel, de 50 à 80 en milieu favorisé (climat, flore). 
   

* Au cours d'une saison, une abeille récolte en moyenne 7 grammes de miel ; il lui faudrait 140 ans pour en récolter 1 kilo. (revue " science et vie ")

Merci pour le miel !

Par ici la sortie... et l'entrée :     

Au moyen d'une installation adéquate automatique fonctionnant du matin au soir pendant 105 jours, on a comptabilisé pour une ruche : 2.434.666 sorties et 2.357.769 entrées, ce qui donne 4.792.435 passages, soit environ 500 kilos d'abeilles. (KHALIFMAN)    

76.897 abeilles se sont donc perdues dans la nature, accidents et prédateurs !    

LA CIRE D'ABEILLE 

* Il faudrait 10 kilos de nectar pour produire un kilo de cire.    

* L'invention de la cire gaufrée a bien aidé les abeilles !     

* Les bâtisses entières d'une ruche de 36 litres (30 kilos de miel) ne rendent pas à la fonte plus d'un kilo de cire (Hommel)    

* "Comme une écaille de cire pèse en moyenne 0 mg 8, il en faut 1250 pour faire un gramme de cire et un million un quart pour faire un kilogramme, ce qui représente, pour une production unique, le travail de 150.000 abeilles." (Buttel-Reepen)    

* La cire d'abeille fond à 62 / 63 degrés.

Vision :     

* L'abeille possède trois types de cônes : ultra-violet, bleu et vert avec une perte de sensibilité dans le rouge.

* Elle voit les ultraviolets.

* Angle de vision monoculaire : 270°. Angle de vision binoculaire.
Oeil à facettes composé d'ommatidies (des petits récepteurs visuels indépendants).
Ils sont au nombre de 4500 par oeil chez l'ouvrière, 3500 chez la reine et 7500 chez le mâle.

* L'oeil de l'abeille perçoit très bien les mouvements et, comme déjà dit, la lumière polarisée.

* L'abeille a un angle ommatidien de 1°, chez le perce-oreille de 8°, de sorte que pour le même objet ce dernier insecte n'obtiendra qu'un seul point lumineux alors que l'abeille le résoudre en 64 points.

* C'est aussi le flux optique qui dirige les abeilles vers la nourriture et, soyons précis, 270 millisecondes de frétillement veut dire : nourriture à 157 mètres ! («Insectes", Nr.123)    

* Pour trouver leur route, les abeilles font le point avec le soleil et la lumière polarisée. 
Elles ont la notion du temps.
    

* Les trois ocelles de l'abeille, yeux frontaux, forment un photomètre pour déterminer la lumière absolu pour fixer l'heure du départ et de l'arrivée à la ruche.
La vision de l'abeille comprend 12 gradations de couleur différentes.

* Les abeilles possèdent deux yeux et trois ocelles. Les abeilles sont fortement astigmates, elles voient les objets très allongés verticalement et distinguent mieux les objets en mouvements, contrairement à l'homme.

* Les abeilles sont très peu sensibles à la couleur rouge.
Si elles vont sur les coquelicots, rarement, en cas de pénurie dans ma région, c'est parce qu'elles sont sensibles au rayonnement ultraviolet*
Par contre, les bourdons visitent régulièrement les coquelicots.

* Les abeilles peuvent réagir à la lumière ultra-violette jusqu'à 3500 A au moins (Khün.1927). On a constaté que le «minimum visible» de l'oeil composé d'une abeille et d'environ 1 degré, elle résout les objets en 64 points lumineux (Hecht et Wolf.1929).

* L'abeille réagit à la lumière d'une longueur d'onde de 297 angströms à la limite inférieure du spectre solaire et ne répond pas à une longueur d'onde plus grande que 650 angströms.

* L'ultraviolet est un rayonnement électromagnétique de longueur d'onde comprise entre 10 et 2000 angströms (10-7 cm et 2 x 10-5 cm), intermédiaire entre la lumière visible et les rayons X.

Un oeil artificiel d'abeille !

Un oeil d'abeille entièrement en plastique.
C'est l'exploit réalisé par l'équipe KI-HUN JEONG de l'université de Californie (Berkeley). L'oeil artificiel est un hémisphère de 2,5 mm comportant 8370 cellules optiques constituées d'une microlentille hexagonale large de 20 micromètres, d'un cône répliquant le cône cristallin de l'oeil biologique et d'un «guide d'onde» véhiculant la lumière jusqu' au photorécepteur électronique. (Revue «Science et Vie», Nr.1065, juin 2006)

Le Da Vinci Code vu par les abeilles !     

PHI = 1,618. Lu dans le fameux (?) roman de Dan BROWN : la Divine Proportion de la Nature qui traduit les pensées du Créateur de l'Univers : si l'on divise, par exemple, le nombre des ouvrières d'une ruche par le nombre de faux-bourdons, on obtient toujours la même proportion de 1,618 ..    

* Que l'apiculteur patient et noctambule (la nuit toutes les abeilles sont au lit) me donne confirmation ! lol.    

Mathématiques :     

L'angle des losanges au fond de l'alvéole de la ruche a une valeur de 109° 28'.
Les spécialistes humains, pour calculer avec précision ce fameux angle, ont besoin de tables de logarithmes !
    

Affinée à l'ordinateur, la réponse des abeilles mathématiciennes : 109° 28' 16'' (cos-1/3). Résultat : un dodécaèdre rhomboïdal : 12 faces, dont 6 carrés latéraux et deux fois 3 losanges de fond.
Argument confirmatif : l'angle de 120° du prisme hexagonal est (invariant) l'angle d'équilibre des membranes liquides dans le bouillonnement chaotique, par exemple, les bulles de savon soufflées au chalumeau. (Fernand CLERC - voir bibliographie)
    

C'est la construction géométrique qui est édifiée avec le moins de matière !
Capacité maximale avec utilisation d'un poids minimum de cire.
Pappus d'Alexandrie avait déjà signalé le fait au IVe siècle de notre ère.
    

Danse des abeilles en chiffres : 

* «Le savant anglais bien connu D.B.S.HALDANE, membre de la Royal Society, est un généticien, un biochimiste et un mathématicien qui est venu là pour faire part de ses conceptions sur l'aspect physico-chimique du comportement des êtres vivants.
Les travaux de FRISCH, qu'il considère comme un chef-d'oeuvre de l'esprit humain, lui ont permis, en collaboration avec Mme SPURWAY-HALADANE, d'étudier les graphiques de danse des abeilles.

Ainsi a été mise en lumière une relation linéaire simple entre la quantité des frémissements de l'abdomen effectués par l'abeille pendant la danse, et la distance entre la ruche et le lieu de récolte d'où revient la récolteuse dansante.
Quant au rythme de la danse, c'est-à-dire le nombre de tours accomplis par l'abeille par unité de temps, il représente une fraction linéaire du logarithme de la distance.» (1985)
(J. KHALIFMAN et E.VASSILEVIA «La lumière qui dure, cent ans après», cité par Yves DELANGE dans sa préface des  «Souvenirs entomologiques» des éditions «Bouquins» de R. Laffont, 1989.

*Karl Ritter Von Frisch a calculé les rapports entre distance et vitesse.
Pour un temps de mesure égal à 15 secondes, il a trouvé les valeurs suivantes :
11,0 figures = 50 mètres, 9,2 figures = 100 mètres, 6,4 figures = 300 mètres, 6,0 figures = 500 mètres, 4,5 figures = 1000 mètres, 2,2 figures = 5000 mètres et 1,3 figure = 10.000 mètres. C'est-à-dire que plus la source de nourriture est proche, plus la danse est rapide.(VITUS B.DRÖSCHER, voir bibliographie)

Une abeille en vol avec sa récolte devant un jacinthe. 14.03.2016. Battements d'ailes 190/200 coups seconde.
Une abeille en vol avec sa récolte devant un jacinthe. 14.03.2016.
Battements d'ailes 190/200 coups seconde.

À  vos marques ! Prêts ? Partez ! Bzzzzz...

Le 25 juillet 1888 à 16 heures, 12 pigeons et 12 abeilles, ces dernières roulées dans de la farine (!), furent déposés à une lieue  (4 kilomètres) de la ville de Rhynern, près de Hamme (Belgique).
C'est une abeille qui arriva la première, 15 secondes avant le premier pigeon ; le reste arriva en même temps. 
(" l'éleveur " 1888)     

NDLR : je serais porté à penser que l'abeille a fait le point plus vite que le pigeon.     

Production et consommation :    

Production mondiale du miel en 1998 : Chine : 217.000 tonnes -
 États-Unis : 87.000 t - Mexique : 56.000 t - Russie : 48.000 t -
Canada : 33.000 t - France : 32.000 t.
    

Consommation par habitant en 1997 : Grèce : 1,6 kg - Suisse : 1,5 kg -
Allemagne : 1,3 kg - France : 0,7 kg
 
(source : Time-Life )    

OBSERVATIONS DIVERSES

* Il y a 60 milliards d'abeilles en France, moyenne calculée sur une base de 1.250.000 ruches comprenant 48.000 abeilles. 
(science et avenir - HS abeilles - juillet 2013)  
    

1 - "Pendant le vol, l'aile de l'abeille accomplit plus de 25.000 palpitations par minute, soit 440 à la seconde"

2 - "En marchant l'abeille déploie une force assez grande : sur une surface rugueuse, elle est capable de traîner un fardeau de vingt fois supérieur à son propre poids"

3 - "Les mouvements ininterrompu de l'abdomen, 150 contractions respiratoires à la minute, pompent l'air dans des sacs aériens"

4 - "La ponte d'un oeuf, le chemin parcouru pour le pondre et le repos prennent un peu plus de 40 secondes."

5 - "Pour apporter 100 grammes d'eau, 3000 voyages aller-retour de la ruche à l'abreuvoir sont nécessaires." 

1 à 5 :"les abeilles" J. Khalifman - Moscou 1951

* J'ai observé quelques abeilles actives à 8° avec soleil en novembre et 5° en décembre (- 4/+ 5) ! C'est-à-dire qu'elles savaient qu'elles ne sortaient pas pour rien, coupe de sirop au miel en prime  (voir «Observations hivernales 2006»)    

* Les abeilles de la génération automnale vivent environ 5000 heures, soit environ 208 jours (6 mois) contre 45 jours pour les autres générations printanières.   

* Sur certaines plantes (rosier, anémone, pavot, etc) l'interaction entre le revêtement velu de l'abeille et le stigmate mûr de la fleur peut contribuer au développement de graines même en l'absence de pollen, c'est-à-dire sans fécondation. (J.KHALIFMAN)

* Pour qu'une abeille puisse retrouver au cinéma l'illusion du mouvement (en admettant qu'elle y comprenne quelque chose) il faudrait que le film passe à près de 300 images par seconde !     

NDLR : nous, 24 images/seconde.  

* Un kilo d'abeilles représente 10.000 abeilles.    

* L'abeille possède 4800 appareils olfactifs sur ses antennes.      

* Une abeille pesant à peine 100 milligrammes peut brûler 50 milligrammes de sucre par heure de vol.    

* L'abeille transporte du nectar dans son "estomac à miel", ce qui lui donne une autonomie de vol d'un quart d'heure, soit environ 6 km.    

* 8.700.000 heures butinaient pour produire 500 grammes de miel en 7000 heures de travail, représentant 17.000 voyages - 10 à 30 mg de pollen par voyage - 70000 habitants de la ruche en été, 25 à 30000 en hiver - 10 kilos de miel consommés pour fabriquer 1 kilo de cire. (science et avenir. HS les abeilles - juillet 2013)    

* L'interdiction européenne de l'emploi des pesticides concerne de 272 milliards à 1088 milliards d'abeilles (en moyenne 680 millions d'abeilles en Europe), soit 13,6 milliards de colonies de 20000 à 80000 individus selon les saisons (science et vie - HS abeilles - juillet 2013)      

* "Un cerveau d'abeille doit gérer la perception visuelle, et bien d'autres affaires encore : les mouvements du corps, la construction de la ruche, la vie sexuelle, la communication sociale... il dispose de 800.000 neurones qui pèsent, en tout et pour tout, un milligramme. Combien faut-il en rajouter pour loger une conscience ? " (Jacques NINIO, voir bibliographie)    

NDLR : une ruche ? Si l'on compte 43.000 abeilles pour un essaim (expérience de Réaumur), cela représente un "cerveau" de 34 milliards et 400 millions de neurones !  
Alors, pour une colonie entière au maximum de son développement.

* 4480 abeilles font à peu près une livre anglaise soit 453,59237 gr ! (C.Buttler )   

*  L'abeille peut distinguer l'essence d'orange de 43 autres huiles volatiles.
Il y a beaucoup de points communs entre le sens de l'olfaction de l'abeille et celui de l'homme, elle a du "nez" ! 
 
* L'abeille réagit à une longueur d'onde de 297 nm, à la limite inférieure du spectre solaire. Et elle ne répond pas à une lumière de longueur d'onde plus grande que 650 nm. Elle a une très forte sensibilité dans l'ultra violet lointain à 360 nm, et une autre dans le vert à 540 nm. 690 nm est la plus grande longueur d'onde signalée comme visible par les insectes. (in "la vie des insectes" de V.B.Wigglesworth")
 
* Un puceron donne une goutte de miellat en 3 heures (Bûsgen)

Il faudra attendre 16 siècles pour voir remise en cause la masculinité du souverain (la reine).
Le texte majeur sur ce point s'intitule "the feminime monarchie or the history of bees" de Charles Butler. La première édition date de 1609.

* Une goutte de venin pèse 0,3 milligramme environ. Il faudrait 50 piqûres pour tuer une personne bien portante. Les abeilles ne piquent jamais hors de la ruche à moins que ce ne soit pour se défendre.
C'est l'hyménoptère le plus inoffensif avec le... frelon !
   
Voir article "FRELON"

* Grâce à son puissant appareil de propulsion, l'abeille peut parcourir 500 mètres par minute soit 30 kilomètres/heure.    

* Le phéromone de l'aiguillon est un mélange de 13 molécules différentes dont le composé majoritaire est l'acétata d'iisoamyle.

* 32 molécules pour le phéromone sexuel de la reine.

* L'antenne du mâle (faux-bourdon) possède cinq fois plus de cellules sensorielles que l'ouvrière (dimorphisme sexuel).

* Chez l'abeille, comme chez d'autres espèces d'insectes, l'organisation glomérulaire est globalement invariante, le nombre des glomérules est constant (166 chez l'ouvrière, 107 chez le mâle, 155 chez la reine) ainsi que leurs positions et leurs dimensions.

* Le salaire d'une abeille !

* La trompe (proboscis) des bourdons est plus longue que celle des abeilles : 9/14 mm (19/21 mm pour Bombus hortorum) contre 6 mm pour l'abeille.    

* Chez l'ouvrière de l'abeille, les 6000 sensilles de l'antenne comportent en tout plus de 65000 cellules sensorielles dont la très grande majorité (95%) sont olfactives.

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8 février 2014 6 08 /02 /février /2014 00:15

Quelques chiffres  - Suite !

1- Par une journée d'été on compte sur le corps velu d'une abeilles, soixante-quinze mille grains de pollen..

Pollens et spores ont des tailles très variables. La longueur de la plus grande dimension va de 2,5 microns (1 micron = 1 millième de millimètre) chez les myosotis jusqu'à 200 microns chez la courge. Toutes les dimensions intermédiaires sont observées (A. Pons "le pollen" 1958)

2- La métamorphose de l'oeuf en abeille dure 21 jours.
En voici les étapes les plus importantes : oeuf (1-3), larve (4-9), nymphe imparfaite (10), nymphe (11-12), insecte parfait (13).

3- Les appareils d'enregistrements des départs et retours des abeilles de la ruche notèrent 2.434.666 sorties et 2.357.769 entrées, c'est-à-dire près de 5 millions de passages en tout.

NDLR : Donc 76.897 abeilles sont mortes !

4- Un kilogramme de miel, cela représente le nectar récolté sur plus de cent mille têtes de pissenlit, ou près de deux millions de fleurs d'acacia, quatre à cinq millions de fleurs de sainfoin, six à sept millions de fleurs de trèfle rouge.

5- Lorsqu'elle pique, l'abeille inocule à son adversaire environ trois dix-millième de gramme de venin.

6- Certaines générations d'abeilles vivent six semaines, d'autres six mois et même d'avantage. .

"les abeilles" de J.Khalifman - Moscou 1951. - 1 à 6 : J.Khalifman - "les abeilles" 1955 - prix Staline 1951.

* L'abeille parcourt 2,7 à 3,7 mètres/seconde, alourdie ou pas de pollen (Demoll)

* Une abeille qui pèse 100 milligrammes  brûle 50 milligrammes de sucre par heure. (Repère : 180 grammes de sucre décomposés libèrent 700.000 calories)

* Une fleur peut donner 1 milligramme de nectar dans une journée (Kléber 1935)  

* Le pollen des abeilles : On a calculé qu'une étamine d'érable donnait 1000 grains de pollen, celle du seigle 19.000, un pin sylvestre âgé  6455 millions par an et que les épicéas de la Suède méridionale fournissaient annuellement 75.000 tonnes de pollen !  ("le pollen" A. Pons - 1958)
* En pleine miellée, il peut être impossible de découvrir une seule exploratrice. Sur 159 ouvrières individuellement marquées, 9 seulement sortirent sans avoir suivi auparavant les évolutions des danseuses. Parmi les 150 autres, 79 revinrent avec des pelotes de pollen identiques à celles des danseuses allées sur les mêmes fleurs
(observation de Theresa  Oettingen-Spielberg et Bonnier)

* 2013 : il y avait  60 milliards d'abeilles en France. (S et V. 175)

* Biomimétisme : Deux mois et 60.000 abeilles, c'est ce qu'il aura fallu pour fabriquer "Vessel #1" ("récipient nr. 1"), le vase présenté à Paris par Tomas Libertiny, artiste slovaque. (S et A .nr 175)

* Il y aurait 20.000 espèces d'abeilles dans le monde.

* On a pu calculer que le remplissage du jabot d'une abeille demande l'exploitation de 193 fleurs de trèfle, et que l'élevage d'une larve exige 0,15 grammes de pollen, ce qui donne une idée du lourd labeur des abeilles.

* Chaque jour, une larve d'abeille domestique est inspectée à plus de 7000 reprises et nourrie 1100 fois (S et A) 

1- Sur près de 10.000 gènes (l'abeille en compte environ 15.000) plus de 40% voient leur expression modifiée lors du passage du stade nurse au stade butineuse.

 2- Les colonies sont fragilisées par de nombreux pathogènes : 3 champignons, 5 parasites dont le Varroa, 6 bactéries et une vingtaine de virus venus des USA, d'Israël ou encore du Cachemire. 

3- Apiculture française : nombre d'apiculteurs 85.000 en 1995, 70.000 en 2012 - Production nationale de miel : environ 32.000 tonnes en 1995, 16.000 tonnes en 2012 - importations : 6000 à 7000 tonnes en 1995, 26.000 tonnes en 2012.
1 - 2 et 3 Revue "sciences et avenir" - HS les abeilles - août 2013.

* L'intelligence des abeilles : elles comprennent la notion de zéro, elles résolvent des problèmes mathématiques, elles sont capables d'abstraction. (science et vie - août 2018)

*"L'énergie transportée par un quantum dépend de la fréquence de la lumière dont il est partie prenante ; plus cette fréquence est élevée, plus sont énergie est grande ; les quanta présents au sein d'une lumière bleue contiennent plus d'énergie que la lumière rouge"
Etienne Klein "le pays qu'habitait Einstein" 

NDLR : Ce qui expliquerait que l'abeille, si elle a le choix, fréquente beaucoup les fleurs bleues et moins les rouges (coquelicots, par exemple)
Couleur bleue : fréquence 650 thz , longueur d'onde 462 à 500 nm - couleur rouge : fréquence 533 thz ,625 à 670 nm.

* "Une seule ruche d'abeilles à miel compte 50.000 ouvrières ou plus et il est courant pour les apiculteurs de placer 20 ruches dans un même endroit - soit 1 million d'abeilles. Un seul nid récolte jusqu'à 60 kilos de pollen et 150 kilos de nectar par an. Avec une forte densité de ruches, les abeilles à miel peuvent récolter jusqu'à 22.500 kilos de miel par kilomètre-carré"
"Ma fabuleuse aventure avec les bourdons" Dave Goulson. 2019.* 

* Les vergers, les jardins et champs cultivés péricliteraient  faute d'insectes effectuant la fécondation des plantes ; les chômeurs pourraient être employés à la fertilisation avec de petits pinceaux *, mais leur nombre serait à coup sûr insuffisant. Une seule abeille visite peut-être 4000 fleurs dans une journée, et on peut admettre qu'en Allemagne, avec ses 2.700.000 ruches, ayant chacune 10.000 ouvrières, chaque abeille faisant 40 voyages par jour en visitant 100 fleurs par voyage, il y aurait  11 trillions de fleurs visitées par jour. C'est une tâche pour laquelle l'homme ne peut entrer en compétition.
In "la menace des insectes" de L-O Howard - 1941 -
* Comme le font les chinois au 21e siècle !

* Le pollen des abeilles : On a calculé qu'une étamine d'érable donnait 1000 grains de pollen, celle du seigle 19.000, un pin sylvestre âgé 6455 millions par an et que les épicéas de la Suède méridionale fournissaient annuellement 75.000 tonnes de pollen ! ("le pollen" A. Pons - 1958)

* L'abeille ne répond pas à une lumière d'une longueur d'onde plus grande que 650 nanomètres. Elle distingue 4 bandes spectrales principales : 650 à 500 nanomètres (rouge + jaune + vert) - une de 500 à 480 nanomètres (bleu + vert), une de 480 à 400 nanomètres (bleu + violet) et enfin une de 400 à 310 nanomètres l'ultraviolet. (Wigglesworth)

Un tiercé sur un sedum spectabile.
Un tiercé sur un sedum spectabile.

* "Dans l'année 2010 pas moins de 20.000 tonnes d'imidaclopride (néonicotinoïdes)  ont été utilisés dans le monde toutes catégories confondues (insecticides, fongicides et herbicides) que valent 20.000 tonnes d'imidacloprides  ? Une telle quantité du toxique peut tuer instantanément 3 milliards de milliards d'abeilles. À raison de 30.000 abeilles par ruche en moyenne cela représente 100.000 milliards de colonies et en réalité infiniment plus qu'il n'en existe à la surface de la planète." (Stéphane Foucart "et le monde devint silencieux")

* "Un milliardième de thiaméthoxame (néonic) administré  à une abeille suffit à réduire jusqu'à 30% la probabilité qu'elle retrouve le chemin de sa ruche"

* Comme tous les poïkilothermes, les abeilles entrent en léthargie  aux températures basses, et tombent en coma (chill-coma) sous les 10° C environ. 

* 89124 : c'est le nombre de ruches qui ont ériclité entre le début de l'hiver et aujourd'hui sur les 544879 mises sous surveillance dans 36 pays (16%). L'an dernier, la perte était de 21 %. (journal of apicultural reseach 2019)

* 571 : C'est le nombre d'espèces végétales disparues depuis 250 ans. Soit 500 fois le rythme d'extinction qui existait avant la présence humaine. (Nature, Ecology and Evolution 2019)

* Les abeilles peuvent réagir à la lumière UV jusqu'à 3500 A au moins (Khn 1925) 

* 208000 tonnes de miel importées par l'Union Européenne !
Selon Eurostat, les pays de l'UE ont importé 208000 tonnes de miel en 2018 et en ont exporté 21000 tonnes. Avec 80000 tonnes, la Chine arrive largement en tête des pays exportateurs de miel vers l'UE, devant l'Ukraine (41000) et l'Argentine (25000). C'est l'Allemagne qui a importé la plus grande quantité de miel d'origine extra-européenne (60000), suivie par le Royaume-Uni (45000) et par la Belgique (22000). La France en a, pour sa part, importé 8100 tonnes . (Pierre-Antoine Delhommais in revue "le point" 2439)

Exemple de diminution des effectifs des abeilles en Europe. En rouge : 2006-2007 et en noir 2007-2008. By Christophe Pariel in facebook.

Exemple de diminution des effectifs des abeilles en Europe. En rouge : 2006-2007 et en noir 2007-2008. By Christophe Pariel in facebook.

Abeille butinant sur une fleur de chèvrefeuille - juin -
Abeille butinant sur une fleur de chèvrefeuille - juin -

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8 février 2014 6 08 /02 /février /2014 00:15

Le déclin des abeilles est lié à leur sperme.

"Après analyse il s'est avéré que la quantité de spermatozoïdes produits par les mâles"Apis mellifera" exposés aux nicotinoïdes baissait de 39 pour cent ! Le chercheur (Lars Straub) souligne que ces résultats de laboratoire doivent à présent déboucher sur des recherches de terrain". (In "science et vie" 1190- 2016)

Rendez-vous en 2030...

"On se servira de drones de la grosseur d'une abeille pour polliniser la flore à la place des abeilles ! Le drone "beeonic" pourrait voir le jour dans une dizaine d'année. ("science et vie" 1190)."

Espérons que non !

Le salut des abeilles pourrait venir de leur capacité à vacciner naturellement leurs petits.
Les abeilles fabriquent de la gelée royale à partir de nectar et de pollen contenant des microbes issus de leur environnement.
Ingérés, les fragments de bactéries pathogènes se lient à une protéine, la "vitellogenine", qui les transporte dans l'organisme de la reine jusqu'à ses oeufs en train de se développer... qui, a leur contact, sont immunisés" 
(A.D - revue "science et vie" nr.1177 - octobre 2015.)

*Aethina tumida a été détecté pour la première fois en Italie, en Calabre en septembre 2014.
En 2014, 61 foyers ont été détectés (60 foyers en Calabre et un en Sicile).
En 2015, environ 1000 ruchers ont été visités en Calabre et 450 en Sicile, ce qui a permis de détecter 29 foyers uniquement en Calabre (aucun en Sicile).
En 2016 la surveillance a repris depuis le mois de mars et le premier cas a été identifié le 21 avril dans la zone de protection. Le petit coléoptère des ruches est un danger sanitaire majeur pour l’apiculture, du fait des pertes économiques dramatiques qu’il entraine, par la destruction du couvain, des cadres et du miel.
En France aucun cas n’a été détecté pour le moment...
 (Source : FRGDS PACA par ICKO - maison de l'apiculture - 10.07.2016)

*Pour cause d’embargo, les agriculteurs cubains n’ont pas eu accès aux produits phytosanitaires pour protéger leurs cultures. Un article publié dans « the guardian » en février 2016, montre que ce fut un mal pour un bien. Bio malgré elle, l’île est aujourd’hui le seul endroit au monde où les abeilles sont en bonne santé. Le miel bio cubain s’exporte très bien, et l’apiculture s’y développe. (Les ruchers du Tigou - facebook - 17.10.2016)

Maladies, prédateurs, mortalité

Dernières nouvelles :

Le virus qui décime les ruches du monde entier
est exporté d'Europe :

L'une des combinaisons les plus virulente auxquelles elles sont confrontées désormais est l'alliance d'un acarien parasite des larves, le varroa, et d'un virus qu'il transporte, le DWV (Deformed Wing Virus, le virus des ailes déformées). Il est démontré qu'il a suivi les routes du commerce  d'abeilles en partant de l'Europe. Les chercheurs appellent donc à limiter le commerce des colonies. (science et vie - avril 2016)

Une équipe de scientifiques allemands annonce la découverte d’un nouveau composé chimique qui pourrait sauver les abeilles de parasites qui sucent le sang et nuisent aux colonies : le varroa. ("Science-post"  23.01.2018)

"LE VENIN D'UNE MYGALE POURRAIT SAUVER LES ABEILLES"

" L'équipe d'Angharad Gatehouse, à l'université de Newcastle (Angleterre) a mis au point un nouvel insecticide à base d'whexatoxine-Hv1a, une petite protéine toxique contenue dans le venin d'une redoutable mygale du sud-est de l'Australie, "Hadronyche versuta". Combinée à une protéine issus du perce-neige afin de passer la barrière intestinale des insectes, celle-ci s'est révélée être un insecticide efficace contre plusieurs espèces néfastes pour les cultures...mais pas contre les abeilles. A l'inverse des pesticides couramment utilisés à travers le monde, ce nouveau bipesticide n'a d'effet ni sur la mortalité ni sur les performances cognitives de ces pollinisateurs" (C.H "science et vie" août 2014")

Après le Gaucho et le Régent, voici venir le Cruiser, un cousin des précédents, homologué dans 80 pays.
Mais il porte sur son étiquette la mention "dangereux pour les abeilles" !
Les apiculteurs sont en colère.    

Les mécanismes de fabrication des protéines à partir de l’ADN seraient perturbés chez les abeilles victimes du syndrome d’effondrement des colonies. (Science et avenir. 25.08.2009)

MALADIES DES ABEILLES

Dernières nouvelles sur les insecticides : 

Bien que les insecticides suspectés dans la disparition des abeilles soient désormais interdits, l'hécatombe continue.
De quoi relancer l'enquête et ouvrir de nouvelles pistes.
La question alimentaire est au centre des débats : grandes surfaces dépourvues de flore entre autres.
(Science et Vie, nr.1073, février 2007)

Retour sur l'affaire du gaucho et du Régent,  l'affaire des insecticides "maudits" 

1995, panique dans les ruchers ! Des apiculteurs de plusieurs régions de France déplorent d'inhabituelles mortalités d'abeilles. Rapidement, certains d'entre eux désignent deux insecticides comme seuls responsables de ces hécatombes. C'est ainsi que commence l'affaire du Gaucho et du Régent, les insecticides "maudits".
Après de nombreuses expertises, contre-expertises et procédures juridiques, ce petit groupe d'apiculteurs réussit à obtenir en 2004 la suspension des deux insecticides incriminés.
Affaire classée ? Pas tout à fait. Après deux années d'investigations, le journaliste Gil Rizière-Wekstein révèle les dessous de cette histoire et démontre comment l'écologie a servi de prétexte pour masquer des enjeux économiques et nourrir des appétits syndicaux et politiques qui vont de la droite villieriste à la gauche paysanne. Il nous permet aussi de comprendre comment ces insecticides "maudits" sont devenus le bouc émissaire idéal pour cacher les difficultés croissantes de l'apiculture et pour remettre en cause un modèle agricole moderne basé sur le progrès technologique.
(Gil RIVIERE-WEKSTEIN, voir bibliographie 2)

Un test pour les pesticides 

Un test mesure l'effet des pesticides sur les abeilles. Des chercheurs de l'INRA évaluent la toxicité des produits chimiques sur les larves. L'évaluation des pesticides par test devrait devenir un passage obligé pour obtenir une autorisation de mise sur le marché. (revue " science et vie ", nr.1079, août 2007)

Fluctuations 

Alors que les années précédentes mes lavandes bruissaient d'abeilles, cette année 2007, je n'en ai compté que trois sur une bordure de 20 mètres de long à une des heures les plus favorables de la journée !

Je n'en vois pratiquement pas aussi en 2010. 

Elles sont à nouveau nombreuses en 2011 sur le caryops (photo), le thym, le ciste. (Marignane.13)

Maladies du couvain : 

le "Chalkbrood" ou couvain plâtré, causé par un champignon "Pericystis apis" ; le "Stonebrood" ou couvain pétrifié (Aspergillomycose) causé par un champignon "Aspergillus flavus" ; le "Addledbrood" ou couvain avorté, imputable à la reine (Ecosse 1925), le "Sachrood" ou couvain sacciforme, la loque européenne (bacille Pluton), la loque américaine (Bacillus larvae).

Maladies des abeilles adultes : 

- Le froid et la famine sont les deux plus graves maladies des abeilles.

- La dysenterie, la maladie des "ailes frisées" (1926), la dégénérescence et "petites noires" qui ne sont pas véritablement des maladies mais des états, la nosémose (maladie de l'estomac par "Noséma apis", un protozoaire identifié en 1847), l'acariose, acarien découvert en 1920 par RENNIE et dénommé "Tarsonemus woodi" ou "Acarapis woodi" ; "Acarus externus", acarien découvert par le docteur MONGERTHALER, et les antennes de "Brauca cocca" (pou de l'abeille). Le pou de l'abeille (Braula caeca), ou Triongulin, est un Meloïde parasite d'environ 1 mm. qui fait une partie de ses mues accroché à l'abeille domestique ou aux abeilles sauvages diverses, mais il ne fait pas grand mal, il recherche surtout la reine.

Les abeilles sont aussi victimes de "Varroa jacobsoni"  un acarien qui dévore les larves (hémolymphe) 

Le "Varroa jacobsoni", récemment rebaptisé "Varroa destructor", provient de l'Asie du sud-est. Il est reconnu en France depuis 1982 et a été découvert à Java en 1904 par Edward JACOBSON. Il a rapidement colonisé l'ensemble des ruchers européens. Combattue avec des acaricides comme le tau-fluvalinate (Apistan) ou l'amitraze, ainsi que d'autres substances comme le thymol ou l'acide oxalique, la varroase a été reconnue comme vecteur de maladies à virus, comme celui de la paralysie aiguë (CPV)- (Gil RIVIERE-WEKSTEIN, voir bibliographie 2).

Et n'oublions pas les pesticides déversés allègrement par les agriculteurs : Lindane, Deltamethrine, Cypermethrine, Fenvalerate, Folpel etc (2002 )

Ail ! 

Pour lutter contre la loque américaine, préparer une eau formolée à 20% ou... écraser des gousses d'ail au fond de la ruche ! Ce n'est pas un traitement curatif mais préventif. 
(E.ANGELLOZ-NICOUD,voir bibliographie

NDLR : les odeurs dégagées par ces produits obligent les abeilles à bien ventiler la ruche.


Du nouveau : 

La bactérie de la loque américaine colonise l'intestin de la larve d'abeille et s'abreuve de sa nourriture avant de le perforer. Cette découverte effectuée à l'université de Berlin pourrait aider à mieux protéger les abeilles de cette infection mortelle et contagieuse. ("science et vie", nr.1091, août 2008) 

La mite des abeilles (Galleria mellonella) possède une immunité extraordinaire contre le bacille de la tuberculose (J.ROSTAND).

Les papillons «Galleria mellonella» et «Achroea grisella» parasitent la cire des abeilles avec leurs larves. Toutefois, les abeilles n'attaquent que les larves et pas les papillons ! (voir rubrique "mimétisme-topologie") 

 300 kHz : c'est la fréquence qu'est capable de percevoir la fausse teigne de la cire (Galleria mellonella). Un record pour le monde animal ! Cette haute fréquence permet à ce papillon d'entendre approcher ses prédateurs, les chauves-souris. (science et vie - nr 1150 - L.C)

"Galleria mellonella" se reproduit par parthénogenèse accidentelle ou facultative deuterotoque (Tchang-Yung-Taï).

*Les bactéries présentes dans la gelée royale permettent à la reine d'immuniser naturellement ses oeufs. Les bactéries pathogènes transportées avec le pollen et le nectar par les ouvrières se lient à une protéine, la vitellogenine,qui les transporte dans l'organisme de la reine jusqu'à ses oeufs en train de se développer qui, à leur contact, sont immunisés (science et vie - 9.2015 - A.D)

 

Sur les fleurs, ce sont les araignées-crabes qui ont pour proies de prédilection les abeilles. Elles se tiennent de préférence à l'affût sur les fleurs composées.

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Les abeilles paient un lourd tribu aux araignées-crabe.
Ici, une abeille est capturée sur des fleurs de thym par une araignée
à l'affût dans les petites fleurs.

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Ici, une araignée-Napoléon à abdomen blanc (Synaema globosum),
cachée sur une fleur de giroflée ravanelle vient de capturer une mouche à miel.  

Il y a trois variétés de couleurs de ces araignées chassant à l'affût : blanche, jaune et rouge. Voir la rubrique "arachnides - jardin".
Ce n'est pas tellement leur mimétisme qui est efficace mais leur rapidité d'intervention ! L'abeille ne juge pas le danger à l'avance, sinon elle ferait un tour d'observation rapide de la fleur avant de se poser, anticipant le danger. Elle ne doit éventuellement sa vie sauve qu'à un décollage rapide, ce qui est d'ailleurs souvent le cas. Plus dangereuses sont les toiles des araignées orbitèles.

Le lézard des murailles ou lézard commun a la bonne idée d'attendre les abeilles, et autres insectes volants, à proximité immédiate d'un bouquet de fleurs basses. Le "Clairon des abeilles " (photo ci-dessous) est l'ennemi attitré. Quant au "Sphinx-tête-de-mort ", ce n'est pas les quelques grammes de miel qu'il puise dans la ruche qui mettront en danger l'avenir de la colonie ; il y a des légendes ! À ce niveau, le prédateur le plus important c'est l'homme... et l'ours ! 

Les "Philantes apivores" (Philanthus triangolum), des spécialistes , capturent les abeilles pour les déguster sur place ou les donner, paralysées et non tuées, à manger à leurs larves. Les "Philanthes apivores" sont des guêpes solitaires.

D'autres insectes volants attrapent à l'occasion des abeilles. 

Struggler for life ! 

Embusquée, la grenouille avale l'abeille qui butine au ras du sol, sur le trèfle par exemple. On a trouvé aisément 12 abeilles dans le sac d'une grenouille, insensible aux piqûres.

On connait une race d'abeilles domestiques où les ouvrières sont capables de reconnaître, même à travers l'opercule d'une alvéole, l'odeur d'une larve atteinte de la maladie du couvain (P.JAISSON)

NDLR : cette espèce d'abeille n'est pas citée.

Le "Clairon des abeilles" (Trichodes apiarus).
Il dépose ses oeufs dans les nids d'abeilles sauvages et dans les ruches où les larves se développent. Mais cette espèce est peu abondante, voire rare, et les dégâts sont donc peu importants.


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Clairon des abeilles sur ceanothus - avril - Marignane (13)

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Et sur Docus carotte.

Venu d'Asie, le frelon noir (Vespa velutina) a envahi en quelques mois le Sud-Ouest de la France, où il menace de décimer les ruchers.
Les chercheurs sont actuellement sur la brèche afin d'établir le profil exact de ce super prédateur.
Les abeilles organisent d'elles-mêmes la résistance.

Le premier frelon, découvert l'été 2004 dans le Lot-et-Garonne, aurait été ramené de Chine par un horticulteur.

La mortalité des abeilles américaines : la génétique à leur rescousse.

Quel fléau décime actuellement les abeilles américaines ? Des outils génétiques de pointe ont enfin permis de le savoir : il s'agit d'un virus muté, le IAPV (Israeli acute paralysis virus) découvert en Israël en 2004. Seul, ce virus n'est pas agressif. Il n'acquiert sa virulence qu'avec l'aide d'un complice : le fameux varroa. Pour l'instant, la France est à l'abri...(science et vie, nr.1083, décembre 2007)

Contre le frelon oriental, les abeilles s'organisent.

Pour lutter contre le frelon oriental, les abeilles domestiques de Chypre ont mis au point une tactique collective qui consiste à se ruer par centaines sur le prédateur à l'entrée de la ruche, bloquer les mouvements de son abdomen et l'empêcher ainsi de respirer (V.B "science et vie", nr.1082, novembre 2007)

À travers la presse

Sur la mortalité des abeilles, d'actualité ces dernières années

Au premier chef, on peut incriminer très probablement l'alimentation des abeilles (NDLR : à ce sujet voir "science et vie" nr.1073), devenue par phases déséquilibrées et insuffisantes en raison de très importantes modifications des milieux naturels provoquées par les activités anthropiques et plus particulièrement agricoles. La monoculture de végétaux sans intérêts pour les apoïdes (céréales), la massive disparition des haies (remembrement), la fauche précoce des bordures fleuries, la variation des proportions d'espèces végétales entomophiles et notamment l'extension passive ou active de variétés végétales peu mélifères et pollinifères, et l'épandage excessif d'herbicides totaux.

(Alain RERAT, président du groupe de réflexion "Abeilles et Agriculture", cité par Gil RIVIERE-WEKSTEIN, voir bibliographie 2)

NDLR : dans mon village, saint-Martin-les-eaux (04) Luberon, les champs en jachère, les bords des chemins et des routes sont fauchés avant que les plantes ne fleurissent ou quand elles sont en fleurs. Idem ailleurs. Pour faire "propre". L'excuse de mesures contre les incendies est caduque car les herbes vertes ne brûlent pas ! 

Le liquide tue-mouches est un banal mélange de miel et de formol.

Les abeilles paient un lourd tribu aux insecticides. La menace en France vient de la culture du colza. En 1954, une véritable catastrophe fut enregistrée par les apiculteurs à la suite de l'utilisation du HCH et surtout des insecticides phosphorés. Les abeilles attirées en grand nombre par le nectar du colza furent détruites massivement. (Roger DAJOZ, voir bibliographie)

OGM :

Une abeille fidèle à un champ d'OGM peut transférer du pollen à une consoeur affectionnant un champ de colza non OGM. La dispersion de graines et de pollen issus de cultures OGM est donc inéluctable. (B.B. "science et vie" , nr.1082, novembre 2007)

Abeilles des villes, abeilles des champs… 

"Cela fait des années que les abeilles [domestiques, ndlr] produisent plus de miel en ville qu'à la campagne", affirme Paul Schweitzer du Centre d'études techniques apicoles de Moselle-Lorraine. Plus étonnant : même les abeilles sauvages prennent désormais leurs quartiers en ville, révèle une étude londonienne. Un exode rural qui pourrait être lourd de conséquences, ces insectes jouant un rôle majeur dans la pollinisation des cultures et de la flore sauvage. Le phénomène ne surprend pas Paul Schweitzer, puisque "les villes ont fini par devenir des refuges de biodiversité et les nombreux arbres, les squares, jardins, balcons et terrasses garantissent une succession de floraisons du printemps à l'automne". Surtout, la vie à la campagne est devenue beaucoup plus rude pour ces hyménoptères. Augmentation des monocultures – éradiquant la biodiversité–, utilisation massive des pesticides, disparition des "mauvaises herbes", si bonnes pour les abeilles, ou des coquelicots, bleuets, centaurées… Depuis vingt ans, l'appauvrissement des espèces florales en zones rurales se retrouve dans la composition du miel. La présence accrue de pollen de chêne, par exemple, est signe de la raréfaction de l'alimentation. Les abeilles ont certes d'abord vocation vivre à la campagne où elles sont vitales. Mais parce que leur survie est menacée, l'Unaf (Union nationale de l'apiculture française) a lancé le programme Abeille sentinelle de l'environnement pour placer l'insecte au cœur des villes comme Paris, Saint-Germain-en-Laye, Nantes, Lille, ou Besançon.  (Source : La Croix, 22 avril 2008 in newletter " Terre sauvage " mai 2008)

Comme pour la Marie-Céleste , les "équipages" se volatilisent ! 

Dave HACKENBORG fut le premier apiculteur de Pennsylvanie (USA) à alerter les spécialistes sur les désertions massives d'abeilles dans les ruches, désertion baptisée "colony collapse discorder" (CDD). Ce syndrome d'effondrement touche maintenant la France. Les anglais ont baptisé ce syndrome "phénomène Marie-Céleste" du nom d'un navire dont l'équipage s'était volatilisé en 1872 !

En France, 500.000 ruches ont disparu depuis 1995 et, chaque année, un millier d'apiculteurs abandonnent leur activité. (source : "le monde", juin 2007 )

Une autre explication aux problèmes des abeilles ? Hypothèse : 

"Abordons maintenant le chapitre de l'élevage artificiel. N'allez pas croire que je ne comprenne pas que dans un premier temps l'élevage artificiel ait naturellement des avantages ; bien des choses s'en trouvent facilitées, cela va de soi. Mais cette puissante solidarité - si je puis dire - qui règne dans une seule et même génération d'abeilles, famille d'abeilles, s'en trouve quand même à la longue entamée. Aujourd'hui (NDLR : 1923), il va de soi qu'à certains égards on ne peut en général que chanter les louanges de l'élevage artificiel, si l'on prend toutes les mesures de prudence que M. Müller a citées. Mais qu'en sera-t-il dans cinquante ou quatre vingt ans ?" (Rudolf STEINER,, voir biblio)

Les mécanismes de fabrication des protéines à partir de l’ADN seraient perturbés chez les abeilles victimes du syndrome d’effondrement des colonies.

Grâce à une étude génomique, basée sur l’analyse du génome intestinal d’un très grand nombre d’abeilles, May Berenbaum (University of Illinois, E-U) et ses collègues ont découvert une anomalie dans l’expression des gènes chez les abeilles touchées par le CCD. 

A l’intérieur des cellules, l’information codée par l’ADN est retranscrite et transmise aux centres de fabrication des protéines, les ribosomes. Or, chez les abeilles issues de zones affectées par le CCD aux États-Unis, le constituant principal de ces ribosomes -l’ARN ribosomique- montre des signes de dégradation inhabituels, expliquent les chercheurs dans les Proceedings of the National Academy of Sciences publiés cette semaine. Certaines informations génétiques ne peuvent alors plus être transcrites en protéines.
source (texte abrégé) : Cécile DumasSciences-et-Avenir.com 25.08.2009

Sur les toits de Paris !

Comme d'autres apiculteurs amateurs parisiens, Armand MALLESIN et Michèle BONNEFOND, ont installé des ruches sur leur terrasse. Chaque ruche produit une trentaine de kilos de miel soit deux fois plus que le rendement moyen national, et les colonies sont en bien meilleure santé que celles de la campagne !
(source revue :"ça m'intéresse" - nr.345 - novembre 2009 ) 

Des puces sur les abeilles : 

"Dans la banlieue de Lyon, des scientifiques équipent des centaines d'abeilles de puces RFID afin de surveiller leurs allées et venues. Objectif de ces recherches uniques au monde : mieux comprendre la biologie des abeilles et enrayer son déclin. Les données recueillies permettent, entre autre, de dresser le portrait robot moyen de l'abeille butineuse. Elle est âgée de 20 jours, effectue un peu moins de 3 vols par jour, d'une durée de 45 minutes chacun. Entre son premier et son dernier vol, respectivement à 7 et 23 jours, elle effectue 32 sorties. Les chercheurs ont aussi mis en évidence un fait jusqu'alors inconnu : les abeilles passent souvent la nuit hors de la ruche alors qu'on pensait qu'elles dormaient à l'intérieur de la ruche" (Source "MICRO HEBDO", Pedro LIMA - nr. 610-611, décembre 2009-janvier 2010)

Les geckos, amis des ruches :

Les geckos pourraient débarrasser les ruches d'abeilles d'un de leurs principaux fléaux, des papillons nocturnes nommés fausses teignes. Maurice Mashaal (revue "pour la science" 14.01.2010)

Un virus plus un champignon - octobre 2010 

En recensant les protéines des abeilles mortes lors d'un syndrome d'effondrement d'une colonie, les chercheurs de l'université de Montana (Etats Unis) ont trouvé trace de deux parasites pathogènes de l'abeilles, un virus de la famille des "iridoviridae" et un champignon microscopique "Nosena ceranae". Une co-infection qui pourrait expliquer le déclin des colonies d'abeilles, les pesticides pouvant jouer un rôle d'affaiblissement des insectes. (revue "sciences et avenir"- novembre 2010)

La faute aux portables ? 

A l'université de Landau (Allemagne), un travail préliminaire mené sous la direction de Jochen KUHN met en cause les ondes radios générées par le trafic des téléphones portables. En effet, les abeilles placées à proximité d'un portable ont peu de chances de retrouver leur ruche. Des études plus solides sont en cours (2007). (Alain FRAVAL "les épingles entomologiques" -nr.421)

4 de plus ! 

Quatre nouveaux virus ont été détectés dans des colonies saines d'abeilles domestiques aux EU. Deux d'entre eux formaient même le plus gros des troupes de la flore microbienne des butineuses. On ignore encore si ces virus jouent un rôle dans le syndrome d'effondrements des colonies d'abeilles" (V.E). ("science et vie" -nr.1127 - août 2011).

Traitement toxique !

Un cocktail de traitements, utilisés contre des pathogènes responsables du déclin des colonies d'abeilles, augmente en fait la mortalité des pollinisateurs, selon David HOWTHORNE (Université de Maryland). Inoffensifs individuellement, ces produits (un antibiotique et des anti acariens) multiplient le taux de mortalité par sept lorsqu'ils sont combinés. L'antibiotique inhibe en effet une protéine capable d'expulser hors des cellules des substances nocives. S'accumulant dans les cellules de l'abeille, les acaricides révèlent alors leur toxicité.  (revue "science et vie" - V.E - janvier 2012) 

Un virus très contagieux transmis par un acarien parasite "Varroa" contribuerait à la propagation et probablement à la mort de millions d'abeilles dans le monde, selon des chercheurs américains et britanniques dont les travaux ont été publiés récemment aux États-Unis. Cet acarien, qui se nourrit du sang des abeilles au stade larvaire ou adulte, perce leur peau et déforme leurs ailes. En plus de la parasiter, celui-ci inoculerait un virus mortel à son hôte, directement dans son sang. Or les abeilles jouent un rôle essentiel pour la pollinisation de plusieurs récoltes de fruits et légumes aux États-Unis estimés de 15 à 20 milliards de dollars par an. (RT FLASH)

Les abeilles transmettent leurs virus aux autres pollinisateurs

La vingtaine de virus qui infectent les abeilles domestiques dans le monde peut en effet se transmettre aux autres pollinisateurs. (Université britannique d'Exeter)- "science et vie" Avril 2015.
 

Les fleurs du mal

Il n'est pas aussi simple qu'on le pense pour les abeilles de s'alimenter en nectar et pollen.
Selon une étude publiée dans Proceedings of the Royal Society B, les fleurs servent de plateforme à une multitude de parasites propagés entre les différentes populations de pollinisateur (abeilles sauvages, bourdons, papillons...). En déposant leurs excréments, les insectes malades transmettent aux autres leurs hôtes pathogènes. 
(Revue "science et vie " 8.2015)

Une ruche attaquée par des frelons asiatiques - Cap-Ferret 201- Photo Martine Richard.
Une ruche attaquée par des frelons asiatiques
 Cap-Ferret 2010- Photo Martine Richard.

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8 février 2014 6 08 /02 /février /2014 00:10

À travers l'Histoire et la Géographie.

* Soyons plus précis sur l'ancienneté des abeilles et citons P-P.GRASSE : "Les observations faites par Melle Kelner (1969) sur les abeilles de l'ambre nous montrent une des plus fortes évolutions effectuées par les insectes au cours des 30 derniers millions d'années.
Ces hyménoptères ont des pièces buccales courtes, des brosses à pollen peu étendues et peu fournies. Ces particularités mises à part, elles sont fort proches des quatre espèces actuelles d'apis."

* La doyenne des abeilles (décembre 2006)
Elle mesure 2,95 mm de long et son âge vénérable est estimé à 100 millions d'années.
Elle repousse de près de 60 millions d'années la date supposée de l'apparition des insectes.
Baptisée «Mellitosophex burmensis» par Georges POINAR, de l'université de l'Oregon, l'abeille a été trouvée exceptionnellement préservée dans un cercueil d'ambre.
Ce fossile, qui affiche à la fois les caractéristiques des guêpes et des abeilles, pourrait être le chaînon manquant entre ces deux familles d'hyménoptères.
La présence si précoce de cet hyménoptère expliquerait aussi la propagation rapide des plantes à fleurs à cette époque. (B.B, «science et vie», 1071, décembre 2006) 

Abeille sur laser de france 13.06 LubéronAbeille sur fleurs de Laser de France (Laserpitium gallicum). Juin.

Histoire

*La première étude anatomique de l'abeille, d'après nature, a été entreprise par Francesco STELLUTI (1577-1652) à l'aide d'un microscope de sa fabrication ou prêté par Galilée suivant les sources. Son étude de l'abeille a été insérée à la fin de l'ouvrage de Wenceslas HOLLAR (1646)

* En 1948 , le célèbre naturaliste Remy CHAUVIN accède à la direction de la station apicole de Bures-sur-Yvette qui devient une section apicole de la station centrale de Zoologie Agricole. (RIVIERE-WEKSTEIN)

* Le philosophe allemand SCHIRACH a été le premier à réaliser l'essaimage artificiel.

* Le premier apiculteur qui proposa la culture de certaines plantes pour les abeilles est LOMBARD, en 1812, dans son «Virgile» (André BELLESSORT, voir bibliographie.)

* Le père de VIRGILE (70 av. J-C) élevait des abeilles. 

* «Manuel des propriétaires d'abeilles». Le miellat était collecté par les israélites dans les temps bibliques et est encore ramassé par certains indigènes. Pline, au premier siècle avant Jésus-Christ, le considérait comme un phénomène météorique ! 
C’est Réaumur qui, le premier, vit le rapport avec les pucerons Aphididés. Les fourmis en sont très friandes. Les abeilles le collectent et l’introduisent dans le miel («les insectes et les plantes» de C.SOUCHON, collection PUF, que sais-je ? 1974.)  

* La terre promise : «Pays de vignes, de figuiers, et de grenadiers, pays d'oliviers, d'huile et de miel» (Deutéronome VIII, 8)

* Le pasteur Johann Luchwig CHRIST (1739-1813) rédigea le premier ouvrage entièrement consacré à l'étude des abeilles, des guêpes et des fourmis, moins superficiel que les études générales.

* Le roi éthiopien LABILELA qui régna probablement entre 1190 et 1121 av. J-C voulu faire dans sa montagne une reproduction des monuments de la Terre Sainte. Selon la tradition, la construction de la cité dura 25 ans (100 ans pour les archéologues) car il fut aidé par les anges qui lui rendaient visite sous forme d'abeilles.
Ces mêmes abeilles qui lui donnèrent son nom - et plus tard le nouveau nom de la capitale - en le recouvrant tout enfant de leur essaim. Le site de Lalibela se trouve à 400 kms au nord d'Addis Abbeba. (R.CHAUVIN et P.SERRES in "le bal des abeilles" Goral 2001)

* Le Néerlandais Antoni Van Leeuwenhoek ( 1632 - 1723 ) inventa le microscope et fut le premier à étudier l'anatomie des abeilles.

* «La Fontaine n'a eu qu'à l'imiter pour animer ses personnages d'une vie merveilleuse. Le meilleur de sa fantaisie est sortie des ruches de Virgile» (André BELLESORT).

* La «reine» chez nous, était anciennement nommée «la mère» et «le bey» en Orient.

* Aristote et ses successeurs, pendant presque deux millénaires, désignèrent du nom de «roi» la grosse abeille au centre de l'essaim. C'est SWAMMERDAN, au 17e siècle seulement qui découvrit le sexe de la reine. 

* Les anglais les appelaient tantôt rois, tantôt reines, selon que le souverain de l'Angleterre était un roi ou une reine.

Erreurs mais vérité de sa peinture :

VIRGILE dans ses «Géorgiques» commet pas mal d'erreurs.
Il se trompe sur l'origine du miel et de la cire, sur la malfaisance de l'if, sur le pillage des ruches ; Il s'imagine que les abeilles aiguisent leur dard quand elles nettoient leurs antennes, la dispute entre deux rois (reines) provoque une guerre civile, etc.
Un curieux petit livre de Thomas FLETCHER , «The beasts and bees of Virgil» (Oxford 1918) en parle.

Ces erreurs ne compromettent pas la vérité générale de la peinture de VIRGILE. Source : «Virgile» par André BELLESSORT, voir bibliographie.

* Jadis en Haute-Savoie, au moment de la fenaison, les enfants, renseignés par les faucheurs, collectaient des nids de bourdons qu'ils plaçaient ensuite dans des ruchettes à l'abri d'un auvent.
Avec des pailles, les gosses suçaient le miel qui, paraît-il, est meilleur que celui des abeilles.

* En 1941, sous le régime nazi, Von Frich fut menacé de suspension.
Il réussit à continuer ses recherches grâce à une épidémie qui décima les abeilles allemandes ! Elles étaient atteintes d'un parasite des intestins, «Nosema apis», qui est normalement latent mais qui était devenu agressif.

* «En Australie (NDLR : début du XIXe siècle), l'abeille que nous avons importée extermine rapidement la petite abeille indigène dépourvue d'aiguillon» (C. DARWIN) 

* C'est mademoiselle JURINE, en 1814, qui, prouva, par la dissection, que les ouvrières sont des femelles réduites (VANDEL)

* Démocrite est mort à 109 ans et Anacréon à 115 ans.
Ils attribuaient leur longévité à la consommation de miel.

* Le savant-praticien Joseph Meister étudia et publia sur les abeilles. C'est lui qui a été le premier à être traité pour la rage par Pasteur.
Il est mort accidentellement. 

* Une tradition des moines du Moyen-Age consistait à ajouter une pointe de miel à leur bière pour l'adoucir.

* En 1995, le biologiste californien Raul CANO est parvenu à réveiller une bactérie qui dormait dans l'abdomen d'une abeille piégée dans l'ambre, il y a au moins 25 millions d'années ! (Science et Vie, nr.1060,janvier 2006) 

* DZIERZON, curé de Carlsmarx, un apiculteur Silicien, fut le premier à mettre en évidence la manière dont la reine, suivant sa volonté, pondait des oeufs qui donnaient des mâles, ou des oeufs qui donnaient des femelles. 

* La ruche de la «Grande chartreuse» : en 1733 à la «Grande chartreuse», près de Grenoble, où il rencontre M. de VELIN et sa soeur, amis du marquis d'AUBAIS au service duquel il est, Pierre PRION pourra tout y voir accompagné d'un frère lai (domestique d'origine modeste qui portait l'habit religieux et faisait les travaux manuels dans les monastères) et, notamment «Une ruche de bronze doré, toute garnie de glaces ; on voit, à travers des cristaux, les mouvements et le travail des mouches à miel. Ces vénérables pères en ont fait présent d'une semblable à Louis XIV, roi de France.» (in «Pierre PRION, scribe» - voir bibliographie)

* La grotte de la Arana à Bicorp, près de Valence (Espagne) montre la première figuration d'une relation entre l'homme et l'abeille, entre 4000 et 7000 ans avant J-C.
Dans la civilisation pharaonique, l'abeille est le symbole de la Basse-Egypte et désigne le souverain de cette région. Tombe de Séthi 1 er, Louxor, vers 1279 av. J-C.   

Confusions historiques !

* Les légendes du chant IV de VIRGILE et du passage de la Bible (Juges. ch XIV. versets 5-8) ne décrivent pas en vérité des abeilles domestiques mais des Eristales - Diptère (Eristalis), mouches qui ressemblent aux abeilles mais dont les larves naissent dans les chairs en putréfaction !
Par contre les imagos des éristales fréquentent les fleurs. 
L'éristale imite l'abeille par sa taille, sa couleur et le son de la fréquence de ses battements d'ailes. (voir l'Eristale tenace). 
ARCHELAÜS écrivit : «que les mouches à miel sont la génération ailée d'un veau mort».
"SAMSON (bible) vit dans le cadavre d'un lion qu'il venait de tuer un essaim d'abeilles et du miel". (VIRGILE, voir bibliographie).
MICHELET aussi a fait la confusion. («Les abeilles de Virgile» in «les Annales», 2eme semestre 1900).

* On a cru jusqu'au siècle de Louis XIV que les abeilles sortaient de la charogne !

...et Aristée aussi !
"Le célèbre berger Aristée était fils d' Apollon et de la nymphe Cyrène ; il apprit aux hommes l'art d'élever les abeilles.
Ayant été la cause de la mort d'Euridice, les nymphes, pour venger leur compagne, tuèrent toutes les abeilles.
Aristée immola un taureau aux mânes d'Euridice, et de ses flancs sortirent des nuées d'abeilles qui le dédommagèrent de ses pertes" (Clarisse JURANVILLE, voir bibliographie )

NDLR : des abeilles qui sortent des flancs d'un taureau, histoire à rapprocher de celle de Samson dans la Bible et de Virgile...

Mont Hymette (Grèce)

* À peine a-t-il vu le jour, PLATON, que ses parents vont faire un sacrifice sur le mont Hymette et consacrer leur fils à Pan, aux Muses et à Apollon.
C'est là, pendant le sacrifice, que des abeilles viennent déposer leur miel sur la bouche de l'enfant endormi, afin que se vérifiât en sa personne ce vers d'Homère. (PLATON in Une introduction à la vie de l'esprit de R.VERON)

* "AMBROISE était un grand homme éloquent et courageux, dont le berceau avait vu, comme celui de PLATON, un essaim d'abeilles posé sur les lèvres de l'enfant prédestiné le présage d'une persuasive et irrésistible éloquence" (M. de MONTALEMBERT, cité par Clarisse JURANVILLE)

* «La colonie de Cécrops tirait son origine de la ville de Saïs en Egypte. Sous le règne d'Erichthonius, la colonie de Cécrops accoutuma les chevaux, déjà dociles au frein, à traîner péniblement un chariot, et profita du travail des abeilles, dont elle perpétua la race sur le mont Hymète. 

* Ces insectes se plaisent infiniment sur le mont Hymette (montagne du centre de la Grèce, au sud-est d'Athènes, s'élevant à 1 027 m d'altitude, elle est célèbre pour le miel que l'on y récolte), qu'ils ont rempli de leurs colonies, et qui est presque partout couvert de serpolet et d'herbes odoriférantes.
Mais c'est surtout dans le thym excellent qu'il produit qu'ils puisent ce suc précieux dont ils composent un miel estimé dans toute la Grèce.
Il est d'un blanc tirant sur le jaune ; il noircit quand on le garde longtemps, et conserve toujours sa fluidité.
Les Athéniens en font tous les ans une récolte abondante ; et l'on peut juger du prix qu'ils y attachent, par l'usage où sont les Grecs d'employer le miel dans la pâtisserie, ainsi que dans les ragoûts.
On prétend qu'il prolonge la vie et qu'il est principalement utile aux vieillards. J'ai vu même plusieurs disciples de Pythagore conserver leur santé en prenant un peu de miel pour toute nourriture.» (BARTHELEMY in «Voyage du jeune Anacharsis en Grèce», voir bibliographie)

Le Mont HYMETTE au XXe siècle :
Autrefois, la montagne était couverte de plantes aromatiques, thym, térébinthe, menthe, lavande, sauge, etc... d'où la renommée du miel parfumé de l' Hymette.
Aujourd'hui (1962), la bruyère domine et les abeilles ont émigré vers le Pentélique et la Tourko Voumi.
Il y a cependant encore des ruchers à Pigarti , près de Liopési. ("les guides bleus" - La Grèce.1962)

La famille HUBER :

François Huber (1750-1831), le naturaliste aveugle de Genève, étudia et découvrit beaucoup de choses sur les abeilles grâce à «ses yeux» : son fidèle serviteur Burnens. Il guidait aussi le scalpel de sa collaboratrice et dessinatrice Mademoiselle Jurine.
Son fils Pierre HUBER (1777-1840) fut aussi naturaliste.
François HUBER, dit «Huber des abeilles» (aveugle à 20 ans), publia ses premières observations sur les abeilles en 1792 et son second ouvrage «nouvelles observations sur les abeilles» 20 ans après en 1814.
Pour ses observations, il employait une ruche de son invention : la «ruche livre» ou «la ruche à feuillets».
Charles BONNET l'aida beaucoup à ses débuts.
Le père de François, Jean HUBER (1721-1786), était un peintre suisse qui se fit connaître par ses tableaux de genre dont certains furent achetés par Catherine II.
Il écrivit aussi sur l'étude comparée des aérostats et du vol des oiseaux (1783-1784).

François HUBER - travaux :
il découvrit le secret de la fécondation de la reine abeille, l'origine de la cire, le rôle que jouaient les antennes dans le comportement des ouvrières, l'existence des abeilles pondeuses et pressentit même les phéromones.

Le jeune homme qui prêtait ses yeux pour guider les travaux de François HUBERT, devint juge dans un canton Suisse à la mort de son maître entomologiste.  

Albert EINSTEIN prophétisait :

«Si les abeilles venaient à disparaître, l'homme n'aurait plus que quelques années à vivre».
On n'en est pas là mais les abeilles sont en voie de raréfaction.
Le nombre des ruches en France est passé de 1.500.000 en 1994 à 1.000.000 de nos jours. Principale responsable : l'agriculture industrielle («Science et vie» de juin 2005) 

NDLR : La première apparition de cette fausse citation attribuée à Einstein remonte à janvier 1994, dans un communiqué de presse de l’Associated Press rédigé par le journaliste Paul Ames à l’occasion d’une manifestation d’apiculteurs lors d’une réunion des ministres européens de l’Agriculture à Bruxelles. Il a repris cette citation d’un tract distribué à l’occasion par le syndicat d’apiculteurs. 
Rendons à César...

GRANDS NOMS, amis des abeilles avant le XXe siècle :

SWAMMERDAM (1637/1689) - naturaliste hollandais - 
MARALDI, naturaliste - REAUMUR (1683/1757) - SCHIRACH -
HUBER François (1750/1831) né à Genève, publia «Nouvelles observations sur les abeilles -1792» -
WILHELMI - John HUNTER (1728/1798) - 
Jean DZIERZON (1811/1909) apiculteur et naturaliste allemand de Silésie - 
FEE Antoine-Laurent - APOLLINAIRE, naturaliste français né à Ardentes (Indre)
JESSE - Francis PARWIN - Maurice GIRARD, écrivain-naturaliste - 
Jean-Henri FABRE (1828/1915) - Charles BONNET, biologiste - 
Anton JANTSCHA, apiculteur autrichien - M.SENEBIER, physiologiste.

* Paul MARCHAL (1862-1942), scientifique et médecin, découvrit chez les abeilles le rôle de l'alimentation sur la stérilité des ouvrières et la fécondité de la reine. Il fut aussi le premier à élever des coccinelles pour la lutte contre une cochenille en Australie. (Alix DELAGE, voir bibliographie). 

* Sir John LUBBOCK, membre de la chambre des lords et ami de DARWIN, naturaliste et homme politique, publia des travaux sur les abeilles et les fourmis. 

* "Et Saint François d'Assise (XIIe), en hiver, jamais il ne manquait à porter du miel dans les ruches des abeilles". 

* COOK, en Australie, mai/juin 1770 à Botany bay : Les indigènes (aborigènes d'Australie) se procuraient du miel ainsi que des vers, des opossums et des oiseaux en coupant des entailles dans le tronc des arbres et en grimpant dans les branches hautes... le miel était facile à prendre car les abeilles ne possédaient pas d'aiguillon. (A.MOOREHEAD,voir biblio) 

* Conrad SPRINGEL (1793) - puis plus tard Von FRISCH - découvrit le premier que les fleurs avaient une «piste d'atterrissage balisée» pour guider les insectes butineurs vers le nectar. 

* Charles DARWIN a écrit à Jean-Henri FABRE pour lui demander de contribuer à ses propres expériences sur l'instinct d'orientation des abeilles. Il l'appellera plus tard «l'incomparable observateur.» (Donald Culross PEATTIE, voir biblio). 

* "WILKINS fut l'ami de NEWTON (1643)
Parmi ses intérêts ; une tentative de linguistique générale, la construction de ruches en verre pour observer les abeilles, des projets de navigation stellaire, et la théologie. (Louis PAUWELS, voir biblio générale)

* Sir Charles MALET raconte qu'un nombre prodigieux d'abeilles ont établi leurs ruches dans les cavernes de Salsette et d'Eléphanta (îles de l'Inde anglaise).
Elles déposent leur miel dans les fentes des rochers et aux intervalles que laissent entre elles les statues ; en divers endroits, elles sont suspendues avec leurs travaux en grappes immenses.
(Clarisse JURANVILLE - voir bibliographie)

Rencontre bénéfique : 

VON FRISCH avait jusque-là à peine feuilleté un seul ouvrage d'éthologie. Après avoir lu "il parlait avec les mammifères, les oiseaux et les poissons" de Konrad LORENTZ, il a littéralement dévoré tout ce qui concernait l'éthologie (A.NISBETT, voir biblio)

L'abeille domestique a été introduite il y a longtemps (?)

* Le miel le plus précieux est celui des Mélipones (Yatei, Tapesuha, Eyre-apura, Eyre-ybyguy), abeilles noires et velues, au corps ramassé et à l'aiguillon atrophié. Elles ne piquent pas, mais mordent légèrement.

* Le miel d'une guêpe, Lechignana colorada, est très dangereux, un poison. Une cuillerée de ce miel peut tuer un homme !
Abwihas et Guaranits, peuples voisins, récoltent aussi le miel mais en complément de leur alimentation. (Source : J. VELLARD. 1939 ) 

* Dans toute l'Amérique tropicale les métis et les indiens connaissent ces miels toxiques (miels de certaines abeilles Mélipones et guêpes) ; le botaniste SAINTE-HILAIRE, au cours de ses voyages dans le centre du Brésil, fut empoisonné par du miel avec plusieurs de ces compagnons et il attribuait aux suites de cette intoxication une partie des souffrances qui devaient amener sa mort (J.VELLARD, voir bibliographie) 

Ésotérisme apicole
À vos casseroles !

Manière de faire un sirop pour conserver la vie longtemps : «Prenez huit livres de suc mercurial, deux livres de suc de bourrache - tiges et feuilles - douze livres de miel de Narbonne ou autre, le meilleur du pays, mettez le tout bouillir ensemble. Un bouillon pour l'écumer et passer par la chauffe à Hypocras et le clarifier.
Mettez à part à infuser, pendant vingt quatre heures, quatre onces de racine de gentiane, coupée par tranche, dans trois chopines de vin blanc sur des cendres chaudes. Agitant de temps en temps, vous passerez ce vin dans un linge, sans l'exprimer. Mettre cette colature dans lesdits sucs avec le miel, faisant bouillir doucement le tout et cuire en consistance de sirop.
Vous les mettrez à rafraîchir dans une terrine vernie, après dans des bouteilles que vous conserverez en lieu tempéré, pour vous en servir comme il est dit, et en prenant tous les matins une cuillerée.» (Le grand et le petit Albert - Alberti Parvi Lucii Mirabilibus Naturae Arcanis)
Et vous pouvez aussi employer une pâte de fèves fricassées, du cumin et du miel pour engraisser les pigeons !

REPRÉSENTATION

* L'abeille est une figure décorative se rencontrant sur les monnaies grecques.

* Elle était l'emblème du travail.

* Elle fut le symbole de l'empire français choisi par Napoléon Premier, abeilles d'or sur fond d'azur.

* C'est aussi une petite constellation de l'hémisphère austral voisine du pôle figurée pour la première fois dans l'atlas de Beyer (1603) - s'appelle aussi «la mouche» (LAROUSSE du XXeme. siècle). 

* Des savants australiens ont produit des pommes sans l'aide des abeilles ; elles sont sans pepins. Les fleurs avaient été vaporisées avec de l'acide giborellique. (Science et vie - avril 1962) 

* Ruche d'abeilles" (Beehive Geyser)  est un magnifique geyser de 70 mètres de haut dans le parc national de Yellowstone dans les Montagnes Rocheuses (1908). 

* Dans son tombeau, découvert à Tournai en 1653, le manteau de Childeric portait des abeilles d'or, symbole des premiers rois de France.

Géographie

* Bien avant l'exploratrice Alexandra-David Neel, le révérend père Huc visita la Tartarie et le Tibet (1840). Il dit dans son récit que le miel était très abondant dans la plaine de Bathang.

" Le Mont Athos, ce massif rocailleux de Macédoine, peuplé de moines orthodoxes, qui culmine à 2000 m d'altitude à la pointe d'une péninsule du nord de la Grèce. Aucune femme n'y est admise dans cette communauté monacale où, m'a-t-on affirmé, on préfère se passer de miel plutôt que d'y admettre ces femelles, pourtant stériles, que sont les abeilles !" (Roger Regoudy, in "quand le Norway s'appelait France" - Pacaud 1980)

 

En FRANCE

* Dans le Centre-Ouest de la France, une pittoresque expression locale désignait par «pêcheur de miel» la personne chargée de récolter le miel dans les ruches. 

* On a trouvé à Aix-en-Provence un fossile d'abeille intact dans un terrain du tertiaire. 

* En 1826, au départ de Marseille, des navires marchands transportaient de la cire à destination du Chili -brick Alzire- («Marseille», Nnr. 123, 1980) 

 

La croix des ruches-troncs :

Dans l'Ardèche, l'apiculture est une pratique très ancienne.
Les essaims sauvages étaient installés dans des morceaux de tronc de châtaignier évidés, posés verticalement sur un socle et recouverts d'une lauze.
Au premier tiers de la hauteur se trouvaient deux trous pour laisser passer les butineuses et une croix de Saint-André en châtaignier était fixée de part en part (Time-Life)

CORBIÈRES en Aveyron ou les abeilles montagnardes :
C'était une douce messe. Les prières des oraisons y louent le travail des abeilles dont la cire donne les cierges - PELHAIRE, O PELHAROT, celui dont le commerce est de ramasser les chiffons, ou «pehlas», ramassait aussi la cire des abeilles dont on avait retiré le miel - les ruches sauvages dans les troncs des arbres étaient appelées «les chambres» par les enfants - On mettait du propolis sur les joues des enfants pour éviter les dartres -
Plusieurs personnes du village avaient le «don» pour les abeilles et récoltaient du miel.

Mercadier leur parlait et elles ne le piquaient pas  NDLR : voir à ce sujet "le seigneur des abeilles"

Il était bon d'avoir du miel, reconstituant sous un petit volume, bon pour presque tout, comme magique puisque venu des fleurs, fruit d'une industrie incompréhensible, gardé dans la géométrie transparente des alvéoles, produit d'un travail si intense que les montagnards l'admiraient, eux portant si travailleurs, si rarement au repos. (In APOLLONIE, voir bibliographie)

En EUROPE

* Hollande : Dans les années 20, les fermiers apportaient de 30km  leurs ruches en paille dans les landes de bruyère de la région de HULSHORST (Hollande).
Les abeilles mellifères de la région y étaient surtout la proie des abeilles-loup (Philanthus triangulum) qui nichaient dans les sables en importantes populations. (source : N.TINBERGEN voir biblio).

* Il n'y avait pas que les tulipes !
C'est à VEENENDAAL, en Hollande, que se tenait le marché des abeilles le plus important (1923) et la France en importa 229 essaims... ce qui n'est pas très important pour un grand pays ! 

DANS LE MONDE

* Afrique les Papous maintenus par une ceinture de liane, récoltent les nids d'abeilles dans les grands arbres en les enfumant.
Le miel tient une grande place dans l'alimentation de ce peuple.
Mais aussi les larves des coléoptères et les chenilles de papillons !

Bengadesh : un des métiers les plus dangereux de la jungle des Sundarbans (Bengladesh) c'est apiculteur.
D'avril à fin mai, les Mowalis, après une cérémonie pour les bénir, eux et leurs canots, s'enfoncent dans la mangrove pour récolter le miel d'abeilles sauvages d'une espèce de grande taille et très agressive. Mais nos intrépides apicoles se rient des aiguillons d'Apis dorsata.
Le plus dangereux pour eux ce sont les tigres ! (Science revue, voir bibliographie).

* Cameroun : chasseurs de miel :
le miel et l'épouse avaient autrefois la même valeur !
Au centre du Cameroun, sur le haut plateau de l'ADAMAOUA, quelques Gbayas continuent de sillonner les immenses forêts. Leur objectif : s'emparer du miel des ruches sauvages.
Cette chasse ancestrale reste une extraordinaire cérémonie.
Jadis, la valeur de la récolte était égale à celle d'une femme !
Les chasseurs de miel déposent une drogue qui endort provisoirement l'essaim. Un oiseau, le «Gba sara» (Indicator maculatus) guide les hommes vers les ruches. L'oiseau a sa part, un morceau de couvain avec ses délicieuses larves. Jusque-là, cette chasse était une tradition secrète jamais révélée à un étranger, en l'occurrence l'auteur de l'article, Jean-Yves DURAND. (Source : revue «GEO», nr. 266, voir bibliographie).

* Ceylan les habitants mangeaient les abeilles après leur avoir enlevé le miel (Clarisse JURANVILLE - 1880)

* Égypte au XXe siècle, les apiculteurs se servent de cylindres creux en terre séchée au soleil et empilés à l'ombre sous un arbre.

* Gabon entre «la forêt de Mingouli» et «la forêt de Lopé», se trouve «la forêt des abeilles».

* Ibouiri : Les indigènes de l'Ibouiri (Les pygmées, 1887) se procurent de la viande, du cuir pour boucliers, les fourrures et l'ivoire ; le miel sauvage et les plumes d'oiseaux. (H.M.STANLEY in «Dans les ténèbres de l'Afrique», 1890) 

* Île de Pitcairn, dans le Pacifique Sud, le point marin le plus éloigné des terres - plus de 2500 kilomètres - Le miel est issu des différentes fleurs tropicales.
Il est considéré par certains comme le plus rare et le plus pur du monde.
Ilot on ne peut plus inhospitalier, Pitcairn est habité par 48 descendants des révoltés du Bounty devenus... apiculteurs ! ("terre sauvage" spécial abeilles, été 2012)

Islande - Thulé :
"Durant les nuits estivales, le soleil ne se retire que quelques heures, Pline parle même d'un jour de six mois, suivi d'une nuit aussi longue. Les pluies sont continuelles. Le miel produit par les abeilles permet la fabrication de l'hydromel."- voyage de Pythéas par Polybe (P.PARROY, voir bibliographie)

*Japon, «Apis indica japonica» a été remplacée par notre «Apis mellifera» qui y a été introduite en 1877.

* Kenya, plusieurs villages se servent des abeilles pour empêcher les éléphants de détruire les cultures (goodplanet)

* Kilimandjaro Monseigneur LE ROY, accompagné de Monseigneur Raoul de COURMONT, missionnaires-explorateurs du Kilimandjaro (1890), notait lors de sa visite au peuple Parés (famille des Bantou), prés du lac Dyipé : «Il y a beaucoup d'abeilles, moitié domestiques, moitié sauvages, comme le peuple. Celui-ci leur dresse des ruches faîtes de troncs d'arbres évidés, qu'on pend aux branches des arbres avec des lianes. Les abeilles y fixent le siège de leur gouvernement, y accumulent leurs familles et leurs biens, et, quand le tout prospère à souhait, la race humaine l'enlève».
Le peuple Massaï consommait de l'hydromel mais ce dernier était interdit aux jeunes gens.
Les Massaï achetaient ou mendiaient le miel aux tribus agricoles voisines.

* Melitta la cité des abeilles, au pays des Lixites visité par HANNON au Ve siècle avant Jésus-Christ (côte ouest du Maroc, les Lybiens du Couchant)

Sur les chemins de Katmandou (Népal) :
ces hommes qui vivent avec les abeilles : 

* Les chasseurs de "croissants d'or" au Népal :
Les GURUNG sont les derniers chasseurs de miel au Népal.
Les cueilleurs de miel opèrent dans des falaises qui ont plus de 120 mètres de haut. Les nids sauvages des abeilles les plus grosses du monde (Apis laborica, 2 cm vit jusqu'à 3500m d'altitude) font 1,60m de haut sur 1,30m de large, accrochés dans les infractuosités de la roche.
Une partie du miel récolté est vendu, tandis que la cire est proposée aux artisans de Katmandou pour couler le bronze de leurs statuettes. Éric VALLI, l'auteur de ce reportage vrombissant et aérien, a été piqué plus de 200 fois ! (GEO, voir biblio)

Au sud de Katmandou, les Rajis ne sont plus que quelques-uns à parcourir les forêts de la plaine du Tiraï. À 20m du sol, ils plongent à mains nues dans les essaims de l'abeille Apis dorsata, 18 millimètres de long, la généreuse et terrible abeille sauvage de l'Himalaya, des kamikazes de la taille de nos frelons.

On a découvert ici, sur des peintures rupestres datant de 12.000 ans, les mêmes gestes des hommes qui grimpent dans les arbres pour récolter le miel.

*Les abeilles migrent avec les floraisons et les Rajis les suivent.
Les plus grands nids peuvent produire 20 litres de miel qui seront répartis à parts égales entre tous les membres de la tribu. (Eric VALLI , in «Paris-Match», voir bibliographie)

Paraguay oriental  La civilisation du miel des indiens GUAYARIS 
Une civilisation basée sur le miel et le travail de la cire : les indiens GUAYARIS.
Le miel est la base de l'alimentation de ces indiens nomades.
Ils appellent l'abeille : «Bwé eytükwé».
Ils tirent le miel de l'espèce Nectarina et espèces de Polybia, mais surtout de la Kamuati (Polybia scutellaris).

* Tanzanie : les Hadzabés et les abeilles :
Guidés par le chant de l'oiseau, l'enfant a repéré la colonie d'abeilles installée dans un acacia creux.
Déjà, Ann K'aah frappe le bois pour déterminer, au son, la taille de la ruche sauvage.
Avant d'entailler l'écorce à coup de pierre, les chasseurs vont l'enfumer. Engourdies, les abeilles volent encore, mais elles ne piquent personne lorsque Ann K'aah extrait les premiers rayons gorgés de miel et nous les distribue.
Le miel de juillet manque de goût, même dégusté à la manière hadza, c'est-à-dire en mâchouillant la cire avant de la recracher en même temps que deux ou trois abeilles engluées....

Reste à récompenser, d'un rayon fixé à une branche, le providentiel oiseau-miel, trop petit pour fracturer lui-même le trésor des abeilles mais prêt à jouer les indics à condition que les hommes n'oublient pas sa part.
"Si tu le remercie bien, explique Godo, il t'amènera encore aux arbres à miel" (Stéphane PEYRON, texte de Joëlle ODY, voir bibliographie)

* Les Dorobos  du Kenya & Tanzanie ont reçu du dieu Enkaï, le miel et le gibier, et les Massaïs le bétail.

Les indicateurs : l'oiseau à miel. 

* En Afrique, un oiseau proche du pic est nommé «guide-miel» car il a l'habitude d'alerter un ratel, sorte de blaireau, pour l'aider à dénicher le miel des colonies d'abeilles sauvages.
Mais il s'adresse parfois aussi à l'homme, comme au missionnaire portugais Jao Dos SANTOS (1569) qui rapporta le fait pour la première fois. (Docteur P. de WAILLY, voir biblio) 

* Les indicateurs sont des oiseaux apparentés aux pics.
Deux espèces africaines, le Grand Indicateur et l'Indicateur mange-miel, sont friands de cire d'abeille.
Hélas, les nids d'abeilles se trouvent parfois hors de portée, sous une pierre ou au coeur d'un arbre.
L'oiseau demande alors l'aide de l'homme ou du ratel, blaireau mangeur de miel.
L'oiseau lance des appels répétés (Ouit-ah, ouit-ah) et vient voler à proximité, déployant sa queue blanche pour attirer l'attention. Puis il conduit la personne (qui aura répondu «Koumbé !») ou le ratel jusqu'au nid.
Les chasseurs de miel africains donnent des morceaux de cire à l'oiseaux pour le remercier.
Quant au ratel, il pille le nid et répand des morceaux de cire, que l'oiseau peut manger.
L'oiseau aide donc la personne ou le ratel, et, en retour, ceux-ci aident l'oiseau.
Ces dernières années, les ratels se sont raréfiés en raison de la destruction croissante de leur habitat.
De plus en plus souvent, les indicateurs s'adressent aux humains, mais ceux-ci ne leur répondent pas toujours.
En effet, le miel est produit à la ferme et de moins en moins de gens recherchent les nids d'abeilles sauvages.
Près des villes, où les citadins ne connaissent pas bien les cris des oiseaux, certains indicateurs ont complètement cessé d'appeler.
C'est pourquoi, si vous rencontrez un indicateur, répondez-lui : Koumbé ! In «L'oiseau à miel» de April PULLEY SAYRE, avec l'aimable autorisation des éditions «Archimède» ( voir bibliographie)

Towéta (village de la région du Kilimandjaro) :
"Le miel est recherché avec ardeur et on établit pour le recueillir de ces ruches formées d'un billot creusé qu'on attache aux branches d'un arbre au moyen d'une corde et d'un crochet ; mais ici on travaille ce bois avec soin, avec art, et nul de peut se marier s'il n'a pas au préalable fourni la preuve que de temps en temps il apportera du miel à la case" (Monseigneur LE ROY)

* Turquie les apiculteurs alpinistes : 
au bord de la Mer Noire, les apiculteurs fixent leurs ruches dans les arbres à une grande hauteur.

Yemen dans le Wadi hadramawt désertique, les abeilles butinent les rares arbres à encens "Boswellia sacra" qui donne un des miels les plus réputé du monde" (Théodore Monod)

* L'or du Yemen

Au Yémen, on dit du miel de la vallée de Wadi Do'an que ce nectar est aussi précieux que le pétrole.
Les prix peuvent atteindre 140 euros à Dubaï.
("envoyé spécial " France2, 3.07.2008)

* Yunnan (Chine) Chasseurs de miel Dulong
Ils savent depuis toujours voler le sucre aux abeilles.
Récolte délicate, d'une manière presque identique à celle des chasseurs de miel du Cameroun, du Népal et des Guayaris du Paraguay. .

La récolte se fait également en forêt le long des hautes falaises et le produit sera équitablement partagé entre tous les villageois.
Par contre, le sel est aujourd'hui (1992) distribué au Dulong par le gouvernement chinois.

Les abeilles de NOSTRADAMUS : 

(Insignes de la dynastie Napoléonienne). 
«Le grand essaim se lèvera d'abeilles (abelhos)
Qu'on ne saura d'où elles sont venues ;
De nuit d'embûches : le geai sous les Treilhes ;
Ville livrée par cinq langues non nues.»
(NOSTRAMUS, voir bibliographie et comprenne qui pourra !)

* Abeille sacrée des mayas : MELIPONA (Melipona beecheii bonnett)

elle a les yeux bleus et ne possède pas de dard. Elle est très pacifique.
Le mâle a les yeux noirs.
Elle a été introduite à Cuba il y a 2000/2500 ans.
Le codex "Tro-Cortesianus" qui se trouve au musée de Madrid, montre que le dieu créateur, le Dieu maya, est le père des abeilles.

* Les Mayas avaient des ruches, de simples troncs d'arbres creux.

* Abeilles sahariennes :
«Le miel sauvage, brun, ambré, foncé, âpre à la langue et fort, qu'on apporte par jarres entières - en arabe cela se nomme bourma -, odorante bouillie de miel, de cire, de rayons brisés, de larves engluées et d'abeilles noyées : mais tu ne vas pas au Soudan, ô mieux-aimée, pour faire la délicate ! - Coucher de soleil d'un mauve exquis ce soir. Gazelles bondissant entre les mimosas en fleurs où bourdonnent encore des abeilles noires» (Théodore MONOD.1928.voir bibliographie).
Théodore MONOD a testé un passage des Ecritures et confirme qu'il est mauvais de manger du miel pendant la forte chaleur et qu'il convient d'attendre la fraîcheur de la nuit pour le faire. 
(Proverbes XXIV, 13 et XXV, 27). 
Le miel d'ici est un poème : c'est une bouillie de miel, de fragments de rayons, de bouts de bois, d'abeilles etc... Cela ne m'empêche pas, repris par mon impertinente mélophagie et ma tenace hydromellolâtrie, de faire des débauches de cet excellent aliment. (Th. MONOD, Saadje,29 avril 1926) 

* Abeille attique : 
Xénophon se distingue par des talents universels.
Philosophe profond, littérateur distingué, puissant orateur, général consommé, il fut de bonne heure le disciple docile de Socrate.
Sa Retraite des dix mille l'a illustré comme guerrier et comme écrivain. La douceur continue de ses écrits, la pureté et l'élégance de son style lui valurent le surnom d'Abeille attique.

* TRIMELITTA : c'est le nom d'abeilles pirates brésiliennes incapables de ramasser le pollen et qui pillent les abeilles domestiques.

* * Les abeilles de la toundra de Moursmansk hivernent 9 mois et travaillent «jour et nuit» 3 mois pendant l'été polaire (KHALIFMAN)

* Les propriétés antiseptiques du miel et celles du propolis ont été connues de tout temps, avant même qu'on eût la moindre idée de ce qu'était l'asepsie : Assyriens et Romains avait constaté que le miel protégeait contre la putréfaction (M.REBOUX, voir biblio) 

Les découvreurs du Pacifique privés de miel ?  

WALLIS, découvreur de Tahiti - BOUGAINVILLE (1768) - 
COOK (1777) troisième voyage - WATTS et BLIGHT (1788) -  MORRISON (1789) - VANCOUVER (1791) - 
WILSON (1797) ainsi que les visiteurs célèbres : BANKS (1769) -  DARWIN (1835) - MELVILLE (1842) - GAUGIN (1891) - Jack LONDON (1916)

Dans les comptes-rendus de leurs explorations, tous ces célèbres navigateurs ne mentionnent pas la présence du miel dans les îles, donc pas d'abeille (plantes pollinisées par d'autres insectes).
Pourtant les polynésiens sont gourmands et préparent tout un éventail de goûteux desserts, mais pas de mention du miel.

Il est certain que les mouches à miel ne pouvaient franchir des milliers de kilomètres d'océan pour rejoindre les îles.
Mais, de nos jours, y ont-elles été implantées quelque part ?
Nota : Si vous avez la réponse, merci.

Il est toutefois surprenant que pour ces voyages au long cours, les explorateurs n'aient pas emporté du miel sur leur bateau au départ de l' Europe... je ne l'ai jamais lu, sur aucun commentaire.
(«Le voyage en Polynésie» Jean-Jo SCEMLA, voir bibliographie).

NDLR : J'étais dans le Pacifique en 1956, mais je m'intéressais plus aux vahinés qu'à la faune entomologique à cette époque là !
Souvenirs loin dans l'espace et le temps : Espiritu Santo, Lambrym, Vanikoro, Tahiti, Efaté, Lifu, Nouvelle-Calédonie, îles Banks... à bord de l'aviso" Francis GARNIER ", amiral de TOULOUSE-LAUTREC...

* Sur la route de Tombouctou (1824) René CAILLE mange des gâteaux de riz au miel et les délicieux «cagnans», pains au miel.
Le miel y est abondant en pays FOUTAH et en pays SANGARAN (Soudan). Les danseurs, le soir, boivent de l'hydromel ce qui les rend joyeux. (Source : René Caillé, voir bibliographie). 

Histoire de langues !

Les langues des abeilles Bretonnes sont trop courtes pour butiner certaines espèces de fleurs méditerranéennes, le calice étant plus profond que celui des bruyères ; ce qui avait valu des déboires sérieux au rucher de Marcel SCIPION en Provence.
Mais les abeilles, par la suite, ont pratiqué d'elles-mêmes un brassage de sang par le renouvellement de leur reine.
Excellente leçon d'apiculture pratique !

Miracle ! Lou pichot marcho ! (le petit marche !)

Un paysan des Alpilles, paralysé dans sa jeunesse par de graves rhumatismes, a été sauvé miraculeusement par les abeilles d'un essaim caché dans une ribe (haie) et sur lequel il était tombé... toutes les piqûres qu'il reçut l'ont guéri de sa maladie.
Depuis, il prête ses terrains aux ruches de Marcel SCIPION (voir bibliographie

INFORMATIONS DIVERSES

* Je viens de relire le texte d'El-Dekri sur Aoudaghost ; cela a bien changé en mille ans : plus de marché «à toute heure rempli de monde», plus de «macarons au miel», plus de «miel très abondant»... (Th.MONOD, Tegdaoust, 1er. septembre 1934) - Voir biblio. 

* Surnom de métier devenu un nom de famille (Nans-sous-Thil en Côte-d'or) : Môché (Litt. «mouchier») parce qu'il élevait les abeilles (en patois «moche è mié»). (Paul LEBEL.)

* Mais ça ressemble à du whisky ! Au Bélérion (actuel cap Land's End dans le Pays de Galle), Pythéas et ses hommes, en route pour Thulé, au cours d'un banquet avec les guerriers du coin, boivent de l'hydromel fait d'orge fermentée mêlée à du miel. (F.LALLEMAND, voir bibliographie)

...et à du punch ! Chicha : boisson fermentée des indiens Mbwihas du Paraguay, à base de maïs, de miel et de fruits sylvestres. (VELLARD)

* Du vent ! la «tour des vents» édifiée sur l'Acropole en Grèce.
Parmi les 8 vents, Apheliotes (vent d'est) est représenté par un jeune homme qui porte des fruits, des épis de blés et des rayons de miel. Un vent signe d'abondance. (J.ROUCH, biblio)

L'emploi tardif du sucre à la place du miel :

C'est seulement à la fin du XVIIe siècle que remonte l'usage du sucre.
Sous le règne de Henri IV, il était si cher qu'on ne le trouvait qu'en pharmacie ! Il était remplacé par le miel. 

En France, il fut question du sucre en 1333 (maison d'Humbert) puis en 1353 (ordonnance du roi Jean).
En 1420 , le poète Eustache Deschamps place le sucre dans les plus fortes dépenses d'un ménage aisé, aussi pendant longtemps le miel des abeilles demeura-t-il sans concurrence.
Les procédés de fabrication entrèrent dans la pratique en Europe vers 1760 par Karl Franz ACHARD.
D'après des textes forts anciens, les habitants des Indes buvaient du «jus sucré d'un roseau».
D'antiques poteries nous montrent des chinois occupés à une opération analogue.
Plus tard, ce jus fut bouilli et concentré pour obtenir un sirop que les Egyptiens et les Phéniciens transportaient en méditerranée.
Alexandre le Grand contribua aussi à la diffusion du «sel indien», considéré surtout comme un produit pharmaceutique, par Doiscoride, Galien et Pline, qui l'appellent le «miel des roseaux».
Ainsi, pendant longtemps, le miel des abeilles demeura-t-il sans concurrent. (source : René BOUVIER, voir bibliographie).

L'agave de CORTES :

L'agave ou sisal, emblème des Mayas, Maguey chez les mexicains, était inconnu en Europe lors de la conquête du Mexique par Fernand CORTES (1485-1547).
Ce dernier le signale à l'empereur Charles QUINT : «Il a vu, dit-il, sur le marché de Ttaltelolco vendre du miel d'abeille, de la cire, du miel de canne à sucre, du miel de plusieurs plantes et de l'agave qui est meilleur que les autres ; de cette plante on extrait et l'on vend du sucre et du vin.» (Source : René BOUVIER,voir bibliographie). 

NDLR : Agave (Amarylidacées) : c'est cette plante grasse aux immenses feuilles terminées par une pointe noire acérée et à la hampe florale de plusieurs mètres. Elle possède une sève sucrée ("eau de miel" chez les Aztèques) très abondante. On la rencontre quelquefois en fleurs dans le Midi de la France, au bord de mer en général, sur la Côte-Bleue et la Corniche de Marseille dans ma région (voir dans l'article).

Insolite !

Pratiquement dans le centre de Marseille bien urbanisé, sur le parking d'un grand magasin, poussait quelques arbustes de Cotoneaster sur lesquels butinaient des abeilles !
Où pouvaient-elles habiter ?

Lois sur le miel 

C'est la loi du 15 juillet 1921, rédigée par Géo GERARD et 85 de ses collègues de la Chambre qui protégea les apiculteurs français et le miel produit de la falsification et des commerces frauduleux.

Le professeur allemand HERZFELD en avait répandu la production dans toute l'Allemagne et l'acheminait chez nous par l'Espagne et la Suisse.

L' hydromel a été réglementé le 2 mai 1921 (10 à 12° d'alcool).
(source : A.L.MARCHANDIER, voir bibliographie)
 

*«Il y a dans une planète, que je vous nommerai pas encore, des habitants très vifs, très laborieux, très adroits.
Du reste, ils sont entre eux d'une intelligence parfaite, travaillant sans cesse de concert et avec zèle au bien de l'état, et surtout leur chasteté est incomparable.
Il est vrai qu'ils n'y ont pas beaucoup de mérite ; ils sont tous stériles, point de sexe chez eux... ils ont une reine qui ne les mène point à la guerre, qui ne paraît guère se mêler des affaires de l'état, et dont toute la royauté consiste en ce qu'elle est féconde, mais d'une fécondité étonnante.
Elle fait des millions d'enfants ; aussi ne fait elle autre chose.
Elle a un grand palais, partagé en une infinité de chambres, qui ont toutes un berceau préparé pour un petit prince, et elle va accoucher dans chacune de ces chambres l'une après l'autre, toujours accompagnée d'une grosse cour, qui lui applaudit sur ce noble privilège dont elle jouit à l'exclusion de tout son peuple.

On reconnait quelques étrangers en fort petit nombre, qui ressemblent beaucoup par la figure aux naturels du pays, mais qui d'ailleurs sont forts paresseux, qui ne sortent point, qui ne font rien, et qui, selon les apparences, ne seraient pas soufferts chez un peuple extrêmement actif, s'ils n'étaient destinés aux plaisirs de la reine, et à l'important ministère de la propagation.
En effet, si, malgré leur petit nombre ils sont les pères de dix mille enfants, plus ou moins, que la reine met au monde, ils méritent bien d'être quittes de tout autre emploi, aussitôt qu'elle est entièrement remplie, aussitôt que la reine a fait ses dix mille couches, les habitants vous tuent sans miséricorde ces malheureux étrangers, devenus inutiles à l'état...

Tout cela se passe ici sur notre terre, sous nos yeux. 
Vous voilà bien étonnée !
Oui, sous nos yeux; ce ne sont que des abeilles et des faux-bourdons puisqu'il faut vous le dire.» 
Bernard LE BOVIER DE FONTENELLE - Entretien sur la pluralité des mondes, 1686. 

Horticulture. 

Dédié aux apiculteurs : un horticulteur des Ardennes, Mr DENAIFFE, s'est aperçu qu'une plante de sa collection attirait un nombre extraordinaire d'abeilles.
Il s'agit du Panicaut à feuilles entières, Eryngium planum qui fleurit de juillet à septembre.
Cette plante, très décorative, originaire de l'Europe Orientale, résiste à la sécheresse sur les terres sablonneuses ensoleillées.

Eryngium planum

Medicago sativa, nommée aussi Alfalfa, la «luzerne», plante très mellifère aussi ; les californiens ont pris cette dénomination aux mexicains dont les ancêtres espagnols l'avaient empruntée aux arabes. («Les annales» , Nr. 874 et 885 , 1900) 

Les insectes fabriquent des fruits ? Tiens, tiens, 

* "En Saxe, il y a certains districts où les cultivateurs ne font que du blé qu'ils vendent au plus haut prix comme blé de semence.
Ces cultivateurs possèdent des ruchers qu'ils installent sur des charriots et, au moment de la floraison, ils promènent le rucher au milieu des champs.
Ce sont les abeilles qui feraient ce blé exceptionnel."
(Eugène JOBART in «De l'utilité des abeilles» 1888, directeur de «bien public» à Dijon.)

*Le maire de Langres, grand agriculteur de la Haute-Marne, sur les conseils de Mr l'abbé E.TERRASSE, entoura ses champs de blé de ruchers, et il affirme qu'il augmente ainsi très notablement ses récoltes. 

* Le curé de Niaville (Haute-Marne) plaçait en 1883 quelques ruches dans les murs de son jardin, où depuis vingt ans 30 pieds d'arbres lui refusaient des fruits.
Or, à partir de l'introduction des abeilles, pommes et poires abondèrent comme par enchantement sur ses arbres auparavant improductifs.

* Il semble donc, comme le dit Mr JOBART, que l'abandon de la culture des abeilles en France soit une faute.
En Autriche, en Allemagne, en Suisse, en Italie, en Hongrie et en Russie, cette culture est encouragée.
À Vienne, on a fondé une véritable académie apicole et c'est l'empereur qui en est le président.

NDLR : à cette époque, on commençait à lire DARWIN, mais pas trop en France ! (in «les Annales» - Académie des sciences - 02.12.1888, nr.284)

Les abeilles tueuses d'Amérique : 

Un fleuriste tondant sa pelouse a été piqué 162 fois par des abeilles tueuses en Amérique. Il n'en est pas mort ! Les insectes avaient été irrités par le bruit de sa tondeuse.

Les abeilles dîtes «tueuses» sont originaires de la Tanzanie, Afrique de l'Est.
Elles ont été introduites au Brésil en 1956 pour améliorer le rendement du miel, et elles sont apparues au sud du Texas en 1990, puis en Californie.

Dans leur pays d'origine, les abeilles tueuses, qui sont identiques aux autres abeilles, sont pacifiques.
Elles sont attirées par les indigènes qui leur placent des troncs creux suspendus pour faire leur nid.
Le miel est récolté la nuit et une simple torche suffit pour les calmer. (source : Zébra-films production BBC and National Géographic Society - ARTE)

Erreur humaine :

C'est un gardien du laboratoire du généticien brésilien Warwick KERR qui libéra malencontreusement, en octobre 1957, 26 reines d'abeilles tueuses au Brésil qui essaiment quatre ou cinq fois dans l'année.
Une colonie génère 16 à 22 autres colonies.
L'abeille européenne n'essaime qu'une seule fois dans l'année.

Comme les pompiers... avec des grandes échelles ! 

Du post-mésolithique, au mésolithique et jusqu'à nos jours, des hommes se sont servis de grandes échelles pour cueillir les essaims d'abeilles sur les grands arbres ou les falaises, en témoignent les peintures rupestres.
En Afrique du Sud , au Zimbabwé , au Natal (-9000 ans ).
En Inde centrale près de Bhopal  Mahadeo Hills.
En Espagne : Cueva de la Arana (- 6000 ans), Barranc Fondo (-4500/- 4000 ans), Altamira (- 20.000 ans)
et, plus près de nous, les apiculteurs allemands au 18e siècle,
des peuplades d'Amazonie et du Népal ( lire "chasseurs de miel dans cette page) ou d'Afrique (idem) (Source " L'apiculture de la préhistoire à l'histoire" par Bernadette DARCHEN, éditions P.L.B - Bugue en Périgord - 2003)

Une ruche d'observation vitrée au musée de la maison natale de Jean-Henri FABRE à Saint-Léons, près de Millau (Aveyron  10.2006)
Une ruche d'observation vitrée
au musée de la maison natale de Jean-Henri FABRE
à Saint-Léons, près de Millau (Aveyron  10.2006)

Enduit à la bouse de vache, pratique généralisée : 

C'est surtout en Irénésie et en Gourie (Géorgie) qu'on s'adonne à l'élevage des abeilles ; on se sert de caissons (ska) ou de billots (kodi), troncs d'arbres avec une encoche comme trou de sortie évidés.
Les Tcherkess, comme en Abkhazie, on élève beaucoup d'abeilles.
Les ruches ressemblent aux nôtres ; elles sont découpées dans l'écorce de tilleul ou de frêne avec des ramilles d'osier et enduites de bouse de vache, pratique extraordinaire que l'on retrouve aussi bien en Bretagne que dans les Landes en France, dans les pays d'Afrique du Nord, les régions tropicales, Soudan, Guinée française (Arthur BYHAN, in «la civilisation caucasienne»).

Le chouchenn, élixir des dieux : 

En Bretagne, il existe un nombre impressionnant de noms pour désigner l'hydromel, le plus connu est celui de chouchenn ou chouchen.
Le plus souvent retenu dans les ouvrages anciens, était celui de dourvel ou dourmel, de dour = eau, et mal = miel, traduction littérale en breton du mot hydromel.
On ne sait pas qui, le premier, remarqua que l'eau de pluie tombant sur du miel en brèche provoquait une transformation ; ni qui, le premier, goûta le résultat.
Peu importe, l'homme découvrit un jour la fermentation et le travail prodigieux de ces «mouches à miel» observé dans le creux des arbres où elles se réfugiaient.
C'est Rosporden qui était la capitale du chouchenn.

Voir une recette dans l'article «recettes».
(Source : Patrick DENIEUL, le chouchenn, voir bibliographie)

* Avant l'introduction de l'abeille mellifère d'Europe, c'est l'abeille Mélipone qui habitait l'Amérique, le Nouveau Monde, au Mexique, par exemple, dans des ruches en terre cuite.

* Les fresques murales de la «grotte de l'araignée», aux environs de Bicorp, près de Valence en Espagne, représentent les premières images de la chasse aux abeilles (J. KHALIFMAN)

* C'est sur la paroi d'une grotte espagnole datant de 20.000 ans que l'on trouve la plus ancienne image de l'abeille.

* Il existe un «miel enivrant» qui faillit causer la défaite du grand Pompée. Les abeilles le fabriquent avec le nectar du laurier et des azalées. (Maxime GORKI)

* Piotr PROKOPOVITCH, en 1828, fonda, dans la région de Tchernigov, la première école d'apiculture connue, son rucher compta jusqu'à environ dix mille colonies. (KHALIFMAN)

 

Abeilles (involontairement) kamikazes ! 

* On a utilisé l'abeille militairement.
Virgile s'en servait pour protéger ses biens.
On peut exciter ou calmer les abeilles, si l'apiculteur est expérimenté.
Il y a des exemples de projection de ruches contre l'assiégeant d'une fortification, par catapulte. (Armand LANOUX, voir bibliographie)

Un berger dédicace son ouvrage ! Armand LANOUX in «le berger des abeilles»
Un berger dédicace son ouvrage !
Armand LANOUX in "Le berger des abeilles"

Les abeilles n'aiment pas les battues aux... babouins !

Kindia en Nouvelle-Guinée (1930) : l'explorateur Jean PERRIGAULT reçoit l'autorisation d'une battue aux babouins dans la région. L'expédition se rend sur un site ; quelques babouins finissent par être capturés puis tout est stoppé car une nuée d'abeilles s'abat sur les épaules des noirs et les museaux des babouins, obligeant l'arrêt des captures. (In «Bêtes et gens de brousse» de Jean PERRIGAULT.)

Secret divulgué avec l'approbation du... Roi ! 

Secret fort simple contre les piqûres des abeilles.
À l'instant qu'on a été piqué de ces Mouches, il faut chercher des pavots blancs, qui ne sont pas rares à la campagne, en prendre une tête, l'inciser, et faire couler sur la piqûre quelques gouttes du suc laiteux qui sort du pavot.
La douleur se calmera sur le champ, et il ne surviendra point d'enflure comme il arrive presque toujours. Ce secret est infaillible. 
(In L'ALBERT MODERNE 1768 - «Nouveaux secrets éprouvés et licites» - Recueillis d'après les découvertes les plus récentes - chez la veuve Duchesne, libraire, avec approbation et privilège du Roi.) 

Apiculture interdite ! 

* En parcourant des petites revues professionnelles d'apiculture du XIXe siècle, on trouve des récits de procès qui sont faits aux apiculteurs en raison des "dégâts" que font les abeilles dans les récoltes, ou encore des mesures d'exclusions prises par les maires, qui vont parfois jusqu'à interdire l'apiculture sur le territoire de leur commune.

Les abeilles et l'art 

Dans un caisson, José Maria CECILIA fait couler de la cire vierge entre deux épaisseurs de cire, il glisse une page de fac-similé du Codex de "Sanlucar de Barrameda" ainsi que des photographies d'abeilles, seules ou en groupe.
La photographie de l'abeille devient ainsi embaumée dans la cire qui, en refroidissant, se transforme et prend divers aspects allant du translucide à une certaine opacité.
La magie de la cire, la calligraphie du manuscrit fine et régulière, les abeilles figées pour l'éternité nous amènent, avec l'artiste, à la méditation qui était celle de Jean de la CROIX, de sa nuit "obscure" à son "cantique spirituel", et nous portent naturellement à la réflexion sur notre mort inéluctable. (Madeleine PINAULT SORENSEN in " De l'homme et des insectes" jean-Henri FABRE, voir bibliographie)

Antiques abeilles : 

Le plus lointain des types monétaire identifiables apparaissent sur les statères d'electrum de Milet, de Phocée ou Ephèse.
L'empreinte en creux d'Ephèse représentait un cerf et une abeille qui évoquent Ephèse que les grecs vénérèrent sous le nom d'Artemis et les romains sous celui de Diane. (Jean RABELON)
 

Les abeilles, l'âge d'or, les dieux et les religions !

 D'après l'ancienne légende, les abeilles apparurent après l'Âge d'or, elles préparaient avec beaucoup d'efforts le liquide succulent qui, pendant, l'Âge d'or, coulaient directement des feuilles des arbres, et donnait ainsi à l'homme un maigre succédané destiné à remplacer la savoureuse nourriture perdue.
C'est pourquoi l'abeille fut appelée l'être royal et sacré, emplit de l'esprit divin, prophétique, et devint le symbole de l'abondance, de la sagesse, de l'innocence et de la justice.
Elle a pour nous plus d'importance encore en raison de son rapport avec les mystères.
Dionysos, tout comme Jupiter, fut nourri par des abeilles, il était considéré comme roi des abeilles et père de celles-ci.
Le nom des prêtresses de Cérès et de tous les initiés à ses mystères était celui d'abeille (Melissa).
La reine des abeilles était elle-même le symbole d'un roi à la fois dieu et prêtre.
L'Antiquité, qui vénérait les abeilles, vouait également un culte à Melchisédech dont l'époque chrétienne apostolique reconnut la profonde signification..."

"La reine des abeilles donnait également son nom aux initiés qui, d'après la doctrine secrète représentait des fragments du dieu et qui devenaient ainsi les abeilles de la reine, les dispensatrices de la nourriture.
 L'abeille était même l'être qui "proclame l'évangile de la nouvelle foi", et le Verbe lui-même.
Au demeurant, le miel était pour les Anciens une image de la mort. Glaucos, le roi légendaire, meurt dans le miel et ressuscite car il avait bu du miel.

Des temps les plus anciens jusqu'à l'époque chrétienne, le miel est le symbole de l'expiation des fautes et de la purification de l'âme.
Pour le dieu fait homme des hindous, Krishna, l'abeille est également sacrée ; elle en est le symbole.
L'abeille est aussi le symbole de la génération, de la force créatrice qui donna naissance au monde sensible, à la nature visible " (G.H.SCHUBERT " la symbolique du rêve "- Bibliothèque de l'hermétisme- Albin Michel 1982.)

* JOHANNES vivait dans le désert de sauterelles et de miel sauvage nous dit l'évangile de saint Mathieu : «Esca autem ejus erat locustae e mel sylvestre». Où trouvait-il le miel dans le désert ?

Gastronomie phrygienne :

À la table du roi phrygien MIDAS, il y a 2700 ans, il y avait un cocktail à base de vin, de bière d'orge et d'hydromel.
La viande de chèvre ou de mouton était badigeonnée de miel, arrosée d'huile d'olive, parfumée au fenouil ou à l'anis et cuite au barbecue ("Science et vie , nr 1001, février 2001)

* Les Campakas (Magnolacées - Michelia champaea) des Indes, aux grandes fleurs jaunes, ont un parfum si pénétrant que les abeilles, dit-on, craignent d'en approcher (L.GUYOT, voir biblio)

* Il y a des régions où les gens ne récoltent pas le miel avant qu'il ait été consacré par le ministre du culte. Le 8 août (ndlr : Allemagne) est un "jour du miel" (R.STEINER)

* "Le premier secret du vin se cache peut-être au fond d'une forêt d'Amazonie. Là où vivent les tribus Nambikwara, où ne pousse aucun cep de vigne, dans le royaume des abeilles.
En goûtant leurs miels de saveurs si fortes qu'il faut les délayer dans l'eau, Claude Lévi-Strauss les associe spontanément à sa mémoire vinicole : " Ces parfumes profonds s'analysent en plusieurs temps, à la façon des vins de Bourgogne, et leur étrangeté déconcerte."
(Anthony ROWLEY "éloge du vin et de l'ivresse" l'histoire nr.213 - 1997) 

 

Les constructions pyramidales de ces insectes divins ont inspiré les prêtres et les régnants pour donner leurs formes aux pyramides, haut lieu du sacré. (Rolh DOMEREGO, voir bibliographie générale)

Culottées les mouches à miel ! 

"Les fonctionnaires attendent d'être nommés ailleurs, dans une île où les rues asséchées ne se transformeront pas en cascade deux fois par jour, les arbres plantés ne moisiront pas dans les rues, les fenêtres s'orneront de mousselines empesées sans que les mouches à miel, chaque soir, y construisent leur nid, et les averses n'emporteront pas les fleurs du jardin" in "(TITAYANA, voir bilbliographie)

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8 février 2014 6 08 /02 /février /2014 00:08

Histoire

*Les viticulteurs de l'Antiquité avaient déjà compris que le sucre pouvait rendre du vin moins rêche . Parmi les nombreuses substances qu'ils  ajoutaient dans les jarres et les cratères figuraient le miel et l'hydromel (B. Pivot "le vin") 

* Le manteau de Childeric , dans le tombeau découvert à Tournai en 1653, portait des abeilles d'or.

* Xenophon (économique VII) disait à sa femme que la reine des abeilles (il s'agit bien d'une reine et non d'un roi) gérait bien sa maisonnée. (Guglielmo Gasparrini, in "la Lagune, Aristote inventa la science" A-M Leroi)

* 2000 ans avant Jésus-Christ en Assyrie, les corps des morts célèbres étaient vernis à la cire, puis embaumés dans le miel, coutume qui s'est perpétuée en Grèce pendant 20 siècles. Quant à la pollinisation des fleurs elle était connue 5000 ans avant Jésus-Christ dans le pays de Sumer.

* Le miellat était collecté par les israélites dans les temps bibliques et est encore ramassé par certains indigènes. Pline, au premier siècle avant Jésus-Christ, le considérait comme un phénomène météorique ! C’est Réaumur qui, le premier, vit le rapport avec les pucerons Aphididés. Les fourmis en sont très friandes. Les abeilles le collectent et l’introduisent dans le miel (C.SOUCHON, voir bibliographie)

Abeille domestique sur sedum spectabile à l'entrée de l'automne.
Abeille domestique sur sedum spectabile à l'entrée de l'automne.

GÉOGRAPHIE

* La récolte du miel est la grande affaire des indiens Guayatis du Paraguay ; c'est le seul travail pour lequel ils soient assez outillés. Ils possèdent une hache de pierre pour ouvrir les troncs d'arbre où nichent les abeilles, de longues cordes pour escalader les arbres, des paniers-vases imperméabilisés pour transporter le miel, un pinceau pour le sucer.
La cire a rendu nécessaire la fabrication de petits pots pour la fondre, des spatules de bois, remplacées souvent par des coquillages, pour l'appliquer et la polir.
Les indiens Guayakis du Paraguay ont une civilisation basée essentiellement sur l'exploitation du miel et de la cire des abeilles sauvages Mélipone (in "une civilisation du miel - les indiens Guayatis" - J. Vellard - nrf. 1939) 

* "L'été est de courte durée dans la région de la toundra de Mourmansk. Mais le soleil septentrional  ne quitte pas la voûte céleste et 'éclaire d'immenses étendues de terre où poussent l'épilobe, la bruyère, l'airelle, la myrtille, la brimbelle. Dans les journées favorables au vol de l'été polaire, assez rare en ces lieux, les abeilles emmagasinent fiévreusement  dans la ruche, jour et nuit, sans relâche, le nectar et le pollen et font regorger les rayons de miel polaire. Au milieu d'août , dés les premiers gels, quand le jour diminue, les abeilles préparent leur nid pour un hivernage qui durera neuf mois.

* À plus de cinq mille kilomètres de là, dans les vallées de la Piandj, au Tadjikistan, le repos hivernal des abeilles dure à peine plus d'un mois et en février, on voit déjà se déployer les tendres feuilles et s'épanouir  les premières fleurs."
("les abeilles" de J.Khalifman - Moscou 1951).

* L'apiculture n'est pas une activité traditionnelle dans le Sinaï, car pendant la majeure partie de l'année les fleurs sont trop rares pour que les abeilles  à miel puissent prospérer. Néanmoins, ces dernières années, certains petits malins ont entrepris d'y élever des abeilles qu'ils nourrissent de sirop. Les abeilles en font du miel que les apiculteurs récoltent et vendent aux touristes naïfs comme du miel bédouin "traditionnel" (Dave Goulson)

*  " Pas de miel avant la levée des Pléiades. Le miel arrive avec le lever matinal des étoiles - lorsque que alkyon (Eta 25 Tauri) et sirios (Sirius A) apparaissent dans le ciel du petit matin - lorsque l'arc en ciel descend sur terre. On récolte le miel quand le figuier sauvage a des fruits. Tout cela à la fin de mai et au mois de juin. "

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8 février 2014 6 08 /02 /février /2014 00:05

Seigneur des Abeilles 

J'ai souvent entendu dire ou lu que les abeilles ne reconnaissaient pas leur maître, c'est-à-dire l'apiculteur. C'est sans doute exact en ce qui concerne ce professionnel des abeilles qui ne travaille à la ruche que par intermittence, admettons deux ou trois fois dans l'année. 

Mais, en ce qui concerne mes observations, je peux dire que les abeilles reconnaissent très bien leur pourvoyeur en nourriture si ce dernier les côtoie très souvent. C'est mon cas, un peu insolite j'en conviens, car j'étais en train de réaliser une expérience afin de vérifier la mémoire des abeilles quant au repérage d'une source de nourriture importante. 

Pour ces expériences hivernales dont vous pouvez prendre connaissance de l'article "Abeilles -observations", j'ai donné de la nourriture à une colonie d'abeilles sauvages, et sans doute à deux colonies car elles quittaient la mangeoire dans deux directions différentes. Des colonies peu nombreuses en individus, en secteur semi-urbanisé, approximativement à 10 minutes aller-retour de chez moi. 

Lorsque je m'approchais de la soucoupe garnie soit de miel soit d'eau sucrée, les abeilles occupées à butiner n'avaient aucune réaction. Mais dès que la soucoupe était vide et que je m'approchais, plusieurs abeilles virevoltaient autour de moi, se posant même parfois sur mes habits, ma tête, mes mains ! 

Mieux : dès que les premiers beaux jours sont arrivés, les abeilles sont devenues plus nombreuses. Si la soucoupe était vide, dès que je sortais de la maison j'étais environné. Et que moi ! Si une autre personne sortait, les abeilles, quoique présentes, n'insistaient pas. 

Mieux encore : souvent, quand j'étais occupé au jardin, loin de la mangeoire, je remarquais à un moment donné, une, deux ou trois abeilles (jamais plus) tournoyant autour de moi , bzzzz... des éclaireuses sans doute. Alors j'avais compris : la soucoupe de nourriture était vide... et en effet elle l'était ! J'allais donc la remplir car n'ayant rien à rapporter, les abeilles restaient à la ruche et envoyaient seulement des éclaireuses isolées aux renseignements (remarqué aussi par Von Frisch, ce qui explique la familiarité dont j'étais le témoin). 

Le 23 mars, ma femme a déplacé la mangeoire avant de me le signaler car les abeilles, devenues plus nombreuses, l'impressionnaient ! Quand je suis arrivé pour contrôler le niveau de la boisson sucrée, j'ai été immédiatement environné d'une multitude d'abeilles bourdonnantes. 

À signaler aussi que je ne portais pas tout le temps les mêmes habits ; parfois noirs, parfois gris, verts ou panachés. Les abeilles devaient se repérer sur mon odeur corporelle, soit sur mon allure. Rappelons que les abeilles ont la mémoire des odeurs (phéromones) et la mémoire des formes en relief de préférence (lire aussi "le saviez-vous ?"). 

Je crois qu'il est indéniable que les abeilles reconnaissent une personne qu'elles fréquentent souvent et qui ne représente aucun danger pour elles. L'idéal aurait été que je découvrisse leur colonie pour me présenter et constater leurs réactions...

 "Les abeilles seraient capables d'abstraction pour distinguer un visage humain et autres motifs visuels, faisant preuve d'une forme d'abstraction malgré leur petit cerveau, selon une étude de Martin GIURFA du CNRS"  (AFP du 29.01.2010)  

Mes abeilles à la mangeoire. Parfois elles cohabitent avec des bourdons terrestres et des guêpes "Vespula".
Mes abeilles à la mangeoire.
Parfois, elles cohabitent avec des bourdons terrestres et des guêpes "Vespula".

10.01.2012 : Histoire insolite
qui peut prêter à sourire mais qui démontre bien les facultés de vitalité et d'énergie de nos amis les abeilles. 

J'avais fini un pot de miel et il en restait la valeur d'une cuillère à café sur ses parois. Je l'ai porté à la mangeoire du jardin où je donne à manger aux abeilles comme à l'habitude à l'approche de l'hiver et je l'ai posé à plat sur le socle.

Le soir, vers les 16h 30, je suis allé pour récupérer le pot. Deux abeilles s'étaient totalement engluées dans le miel et surprises par le froid de fin d'après-midi (9°). Elles étaient totalement inertes et sans réaction aucune.

Il m'est donc venue à l'idée de les extraire de ce linceul sucré. Je les ai portées à la maison et plongées dans un bol d'eau tiède et j'ai agité le tout pendant une dizaine de secondes afin de les débarrasser du miel collé à leur corps. Après ce bon brassage, je les ai posées sur un essuie-tout. Quelque temps après, surpris, j'ai vu une aile et une patte remuer sur l'une et l'autre. J'ai alors posé l'essuie-tout sur mon chauffage central électrique pour ravigoter mes abeilles. 

Un bon quart d'heure après elles commençaient à se traîner sur le papier, puis plus tard encore entreprenaient de se faire une toilette des parties vitales. Je les ai donc mises dans une boite en carton perforée et placé le tout sur le chauffage. Une demi-heure environ après en m'approchant de mes captives, j'ai entendu un "bzzzz" s'échappant de la boîte... mes deux abeilles commençaient à battre des ailes ! 

J'ai pensé tout d'abord ne pas les libérer le soir le soleil étant bas et mon jardin dans l'ombre. Mais comme je sais que les abeilles font le point en se basant aussi sur la lumière polarisée, j'ai ouvert la boîte... elles se sont mises sur le rebord, vibrées des ailes quelques secondes puis se sont envolées. Elles ont exécuté quelque cercles de repérage au-dessus de ma tête puis sont parties vers leur colonie dans la bonne direction que je connaissais !

Je vais donc prendre maintenant l'habitude de retirer la nourriture pré-hivernale (le froid n'est pas encore arrivé dans le 13) lorsque le soleil descend sur l'horizon et quitte mon jardin, les températures chutant très vite à ce moment là.

Deux de mes abeilles pompent ce qu'il reste sur la coupelle - 19.12.2016 - 15 h - 10° -

Deux de mes abeilles pompent ce qu'il reste sur la coupelle -
19.12.2016 - 15 h - 10°


Deux de mes abeilles pompent ce qu'il reste sur la coupelle - 19.12.2016 - 15 h - 10° -


Une petite histoire insolite qui vous plaira, je l'espère ! 
 
Vendredi 10.01.2020 j'ai trouvé dans la mangeoire des abeilles l'une d'entre-elles complètement noyée dans le sirop, totalement inerte.
Je l'ai récupérée et mise sous le robinet d'eau tiède, puis quelques secondes dans un verre d'eau tiède pour la nettoyer.
Elle était encore vivante !
Je l'ai alors déposée dans une grosse boite d'allumettes perforée puis installée sur un radiateur pour la nuit, il faut que la température ambiante soit au minimum celle de la ruche : 30 à 33 degrés.
Le samedi 11 à  10 h, beau soleil, j'ai ouvert la boite et mon abeille ragaillardie a pris son envol vers le soleil !

Gentil, non  

"Il est 5 heures, Paris s'éveille *"... et les hyménoptères aussi ! 

5 heures du matin, Luberon, Alpes-de-Haute-Provence, température aux environs de 20°, ciel clair, il fait nuit. Une pâle clarté pointe au-dessus des collines. Dans le village tout dort et les tilleuls embaument. Un rouge-queue sifflote au bord d'un toit....

Mais les tilleuls chantent ! Des milliers d'hyménoptères butinent déjà : des bourdons, des abeilles solitaires, des abeilles domestiques, des guêpes etc

Comment s'y retrouvent-ils dans la nuit ?

(Saint-Martin-les-eaux, Luberon-est, près de Manosque, 25.06.2006)

* Jacques Dutronc. 

*"Les acacias sont en fleurs. L'odeur langoureuse des longues grappes pendantes attire des nuées d'abeilles. Une rumeur s'est installée autour de la maison. C'est un ronronnement discret, presque imperceptible. Il faut prêter l'oreille pour percevoir la vibration de l'immense usine. Les milliers de paires d'ailes diffusent dans l'air une friselis dont la monotonie me berce. (Jean-Paul KAUFFMANN, voir bibliographie 2) 

*J'observe le manège des abeilles sur les fleurs. Voilà un insecte qui a du tact. Il garde la distance, observe toujours une certaine retenue. Surtout, il connait la différence avec les autres espèces vivantes, en particulier avec l'homme. (J-P.KAUFFMANN) 

*Les abeilles sont assez douces et peuvent s'humaniser. M. Dujardin, ayant renouvelé tous les jours les provisions d'une ruche pauvre, était fort bien reconnu des abeilles, qui volaient à lui et couraient sur ses mains sans le blesser (J.MICHELET)

NDLR : comme avec moi !  

L'Abeille et le Frelon 

Une abeille dès le matin 
Après avoir sucé mille fleurs d’un parterre,
Revolait vers sa ruche avec force butin.
Un frelon la rencontre, et, lui faisant la guerre,
Lui dit : Insensée ! Où vas-tu ? 
Au travail, n’est-ce pas ? Te vaut-il un fétu ?
A quoi bon prendre tant de peine 
Pour les menus plaisirs d’une indolente reine ?
Travaille pour toi seule, et ce sera tout gain.
Voilà ce que je te conseille.
L’autre lui répondit :Tu me prêches en vain :
Ce qui ne tourne pas au profit de l’essaim
Ne peut être utile à l’Abeille.   
Antoine François Le Bailly 1756, publié par J.L.J. Brière, 1823

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Récupération d'un essaim dans un verger en avril à Hyères (83) 

La capture d'un essaim jadis !
"Le mouchier, ainsi appelait-on jadis l'homme qui s'occupait des mouches à miel. A l'aide d'une vieille casserole dont il avait lié la queue à une longue latte, il entaillait la fraise trémoussante et , très vite, jetait ce qu'il ramenait d'abeilles dans l'un des troncs d'arbres qu'il avait évidé pendant l'hiver. Mais auparavant, par précaution et peut-être aussi par pudeur, tournant le dos à la grappe, il n'avait pas manqué d'arroser de son urine l'intérieur du tronc d'arbre et de le frotter avec une poignée de thym fleuri. C e savant mélange d'odeurs produit sur les abeilles une vive attirance : elles s'enruchent beaucoup mieux"
(Marcel Scipion "l'homme qui courait après les fleurs" - Seghers 1984).
 
Abeille-sur-jacinthe-a-Noel
 

Pour les fêtes de Noël j'avais acheté un pot de quatre jolies jacinthes en fleurs que j'avais mises sur le bord de la fenêtre au soleil :
des abeilles sont venues y butiner !
Joyeux Noël et Bonne Année mes amies ! 

02.04.2020 : beaucoup d'abeilles butinent sur mon houx en fleurs !
02.04.2020 : beaucoup d'abeilles butinent sur mon houx en fleurs !

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BALADES ENTOMOLOGIQUES

Description : Macrophotos, observations et études sur quelques insectes de Provence.

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Album 5
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 Album 6https://image.over-blog.com/Lsx2HhQ9Vqvcq2MsVT_EiiGUt54=/filters:no_upscale()/image%2F1206169%2F20201215%2Fob_3e592e_hymenoptere-poliste-dominula-femelle.jpg